Jorge Vera Cruz Barbosa est un poète cap-verdien qui est né dans l'ìle de Santiago, au Cap-Vert, le 22 mai 1902.
Je vous invite à lire le poème de la Mer "Poema do Mar" qui décrit le dilemme des habitants des îles désireux de s'évader pour connaître d'autres lieux, et pour cela il faut traverser la mer toujours presente, le voyage étant en même temps un drame qui les éloigne des réalités du pays natal.
Pour cela je vous propose ma traduction libre pour aider ceux qui ne connaissent pas le portugais:
Poema do Mar / Le poème de la Mer
Le drame de la Mer,
L’inquiétude de la Mer,
toujours
toujours
en nous!
L’inquiétude de la Mer,
toujours
toujours
en nous!
La mer!
qui encercle
qui emprisonne nos îles!
qui ronge les rochers de nos îles!
Qui laisse l'émail de son salpêtre sur le visage des pêcheurs,
qui ronfle sur le sable de nos plages
Qui frappe de sa voix contre les collines,
qui balance les bateaux en bois qui vont sur ces rivages ...
qui encercle
qui emprisonne nos îles!
qui ronge les rochers de nos îles!
Qui laisse l'émail de son salpêtre sur le visage des pêcheurs,
qui ronfle sur le sable de nos plages
Qui frappe de sa voix contre les collines,
qui balance les bateaux en bois qui vont sur ces rivages ...
La Mer!
qui met des prières sur les lèvres,
qui laisse dans les yeux de ceux qui sont restés
la nostalgie résignée de pays lointains
qui arrivent jusqu’à nous dans les empreintes des illustrations
dans les bandes de films
et dans cet air d'autres climats qu’arborent les passagers
lorsqu’ils débarquent pour voir la pauvreté du pays!
qui met des prières sur les lèvres,
qui laisse dans les yeux de ceux qui sont restés
la nostalgie résignée de pays lointains
qui arrivent jusqu’à nous dans les empreintes des illustrations
dans les bandes de films
et dans cet air d'autres climats qu’arborent les passagers
lorsqu’ils débarquent pour voir la pauvreté du pays!
La Mer!
l’espoir dans la lettre de loin
qui peut-être n’arrivera plus!
l’espoir dans la lettre de loin
qui peut-être n’arrivera plus!
La Mer!
nostalgie des vieux marins qui racontent des histoires d'autrefois,
histoires de la baleine qui a renversé le canot ...
des débauches, des bagarres, des femmes, dans les ports étrangers ...
nostalgie des vieux marins qui racontent des histoires d'autrefois,
histoires de la baleine qui a renversé le canot ...
des débauches, des bagarres, des femmes, dans les ports étrangers ...
La Mer! en chacun de nous,
dans le chant de la Morna,
dans le corps des filles brunes,
dans les cuisses agiles des femmes noires,
dans le désir du voyage qui reste dans les rêves de beaucoup de gens!
Cette invitation de tous les
moments
que la mer nous fait vers l’évasion!
Ce désespoir de vouloir partir
alors qu’on ne peut que rester!
que la mer nous fait vers l’évasion!
Ce désespoir de vouloir partir
alors qu’on ne peut que rester!
Et voici le texte du poème original:
O
drama do Mar,
O desassossego do Mar,
sempre
sempre
dentro de nós!
O desassossego do Mar,
sempre
sempre
dentro de nós!
O
Mar!
cercando
prendendo as nossa Ilhas!
desgastando as rochas das nossas Ilhas!
Deixando o esmalte do seu salitre nas faces dos pesccadores,
roncando nas areias das nossas praias,
batendo a sua voz de encontro aos montes,
cercando
prendendo as nossa Ilhas!
desgastando as rochas das nossas Ilhas!
Deixando o esmalte do seu salitre nas faces dos pesccadores,
roncando nas areias das nossas praias,
batendo a sua voz de encontro aos montes,
baloiçando
os barquinhos de pau que vão por estas costas…
O Mar!
pondo rezas nos lábios,
deixando nos olhos dos que ficaram
a nostalgia resignada de países distantes
que chegam até nós nas estampas das ilustrações
nas fitas de cinema
e nesse ar de outros climas que trazem os passageiros
quando desembarcam para ver a pobreza da terra!
O
Mar!
a esperança na carta de longe
que talvez não chegue mais!
a esperança na carta de longe
que talvez não chegue mais!
O
Mar!
saudades dos velhos marinheiros contando histórias de tempos passados,
histórias da baleia que uma vez virou a canoa…
de bebedeiras, de rixas, de mulheres, nos portos estrangeiros…
saudades dos velhos marinheiros contando histórias de tempos passados,
histórias da baleia que uma vez virou a canoa…
de bebedeiras, de rixas, de mulheres, nos portos estrangeiros…
O
Mar! dentro de nós todos,
no canto da Morna,
no corpo das raparigas morenas,
nas coxas ágeis das pretas,
no desejo da viagem que fica em sonhos de muita gente!
no canto da Morna,
no corpo das raparigas morenas,
nas coxas ágeis das pretas,
no desejo da viagem que fica em sonhos de muita gente!
Este
convite de toda a hora
que o Mar nos faz para a evasão!
Este desespero de querer partir
e ter que ficar!
que o Mar nos faz para a evasão!
Este desespero de querer partir
e ter que ficar!
Jorge Barbosa