Pausa deste blog

vendredi 23 décembre 2016

Jorge de Sena - "Natal de 1971 / Noel de 1971"


Jorge de Sena (1919-1978)  - poète portugais


Deux liens sur la vie très intense et sur l'oeuvre de ce poète, essayiste, romancier, dramaturge et critique,qui partit pour l'exil au Brésil pour fuir la dictature qui sévissait au Portugal, puis avec le changement politique du Brésil, émigra à nouveau cette fois pour les Etats-Unis:

http://cvc.instituto-camoes.pt/seculo-xx/jorge-de-sena-55876-dp1.html#.WF2XBYXXLIU


Jorge de Sena nasceu em Lisboa, a 2 de novembro de 1919, e faleceu em Santa Barbara, na Califórnia, a 4 de junho de 1978
















Voici ma traduction libre de ce joli poème qui parle de Noël, mais avec beaucoup de questions:

NOËL DE 1971

Noël de quoi? De qui?
De ceux qui ne l'ont pas?
De ceux qui ne sont pas chrétiens?
Ou de ceux qui portent sur le dos
les cendres de millions d'autres?
Noël de paix maintenant
sur cette terre de sang?
Noël de liberté
dans un monde d'opprimés?
Noël de l'injustice
toujours à tous volée?
Noël d'être égaux
dans le fait d'être conçu,
d'un ventre être né,
pour de l'amour souffrir
de la mort mourir,
et d'en être oublié?
Noel de la charité,
quand la faim continue à tuer?
Noël de quel espoir
dans un monde plein de bombes?
Noël de l'honête foi,
de gens qui sont la trahison,
l'horrible haine, la méchanceté,
et même le Noël d'amour ?
Noël de quoi? De qui?
De ceux qui ne l'ont pas,
de ceux qui en regardant au loin
rêvent d'une vie humaine
un monde qui n'existe pas ?
Ou de ceux qui se torturent
et torturés ils le sont
dans leur croyance que les hommes
doivent se tendre la main ?




NATAL DE 1971

Natal de quê? De quem?
Daqueles que o não têm?
Dos que não são cristãos?
Ou de quem traz às costas
as cinzas de milhões?
Natal de paz agora
nesta terra de sangue?
Natal de liberdade
num mundo de oprimidos?
Natal de uma justiça
roubada sempre a todos?
Natal de ser-se igual
em ser-se concebido,
em de um ventre nascer-se,
em por de amor sofrer-se,
em de morte morrer-se,
e de ser-se esquecido?
Natal de caridade,
quando a fome ainda mata?
Natal de qual esperança
num mundo todo bombas?
Natal de honesta fé,
com gente que é traição,
vil ódio, mesquinhez,
e até Natal de amor?
Natal de quê? De quem?
Daqueles que o não têm,
ou dos que olhando ao longe
sonham de humana vida
um mundo que não há?
Ou dos que se torturam
e torturados são
na crença de que os homens
devem estender-se a mão?

Jorge de Sena

dimanche 11 décembre 2016

Antonio Gedeao - "Pedra filosofal / pierre philosophale"


Antonio Gedão - Pedra filosofal - chanté par Manuel Freire - publié par Eduardo Cunha

Antonio Gedeão   –   poète portugais

De son vrai nom Rómulo Vasco da Gama de Carvalho, professeur et poète portugais né à Lisbonne le 24 novembre 1906, décédé en 1997.

Je vous invite à lire et à écouter ce poème écrit dans les années 60, très connu, de ce grand poète portugais du siècle dernier, et pour cela je vous propose une traduction libre du texte:

Pedra filosofal / pierre philosophale

Ils ne savent pas que le rêve
est une constante de la vie
aussi concrète et définie
que n'importe quelle autre chose,
comme cette pierre grise
sur laquelle assis je me repose,
comme ce ruisseau acalmé
en de sereins soubressauts,
comme ces sapins hauts
qui de vert et or s'agitent,
comme ces oiseaux qui crient
en des soûleries d'Azur


Ils ne savent pas que le rêve,
est le vin, l'écume, le ferment,
petit animal vif et assoiffé,
avec son museau pintu,
qui creuse au travers de tout
dans un perpétuel mouvement.


Ils ne savent pas que le rêve
est la toile, la couleur, le pinceau,
la base, le fût, le chapiteau,l'arc en ogive,
le vitraille pinacle de cathédrale,
le contrepoint, la symphonie,
qu'il est la moufle de l'alchimiste,
l'or, la cannelle, l'ivoire,
le fleuret de l'escrimeur,
les coulisses, le pas de danse,
Colombine et Arlequin,
la machine volante,
le paratonnerre, la locomotive,
le bateau à la proue festive,
le haut fourneau, le générateur,
la scission de l'atome, le radar,
l'ultra-son, la télévision,
l'aterrissage en fusée
sur la surface lunaire.


Ils ne savent pas, ni ils devinent,
que le rêve comande la vie.
Qu'à chaque fois que l'homme rêve
le monde rebondit, et va de l'avant
comme un ballon coloré
entre les mains d'un enfant.

António Gedeão, vivant sous le régime de la dictature qui a gouverné le Portugal pendant près de 40 ans jusqu'à la Révolution des Oeillets qui a eu lieu le 25 avril 1974, faisait partie des poètes qui lutaient pour la liberté d'expression.
Dans ce poème, il critiquait la répression sous toutes ses formes; intégré dans le mouvement des artistes engagés, ce poème était un cri de révolte et en même temps d'espoir pour toute une génération.

Et voici le texte original:

Eles não sabem que o sonho
é uma constante da vida
tão concreta e definida
como outra coisa qualquer,
como esta pedra cinzenta
em que me sento e descanso,
como este ribeiro manso
em serenos sobressaltos,
como estes pinheiros altos
que em verde e oiro se agitam,
como estas aves que gritam
em bebedeiras de azul.

Eles não sabem que o sonho
é vinho, é espuma, é fermento,
bichinho álacre e sedento,
focinho pontiagudo,
que fossa através de tudo
num perpétuo movimento.

Eles não sabem que o sonho
é tela, é cor, é pincel,
base, fuste, capitel,
arco em ogiva, vitral,
pináculo de catedral,
contraponto, sinfonia,
máscara grega, magia,
que é retorta de alquimista,
mapa do mundo distante,
rosa dos ventos, Infante,
caravela quinhentista,
que é cabo da Boa Esperança,
ouro, canela, marfim,
florete de espadachim,
bastidor, passo de dança,
Colombina e Arlequim,
passarola voadora,
para-raios, locomotiva,
barco de proa festiva,
alto-forno, geradora,
cisão de átomo, radar,
ultra-som, televisão,
desembarque em foguetão
na superfície lunar.

Eles não sabem, nem sonham,
que o sonho comanda a vida.
Que sempre que o homem sonha
o mundo pula e avança
como bola colorida
entre as mãos de uma criança.

António Gedeão




samedi 19 novembre 2016

Fernando Pessoa: "A criança que fui chora na estrada/ l'enfant que j'ai été pleure sur la route"



Fernando Pessoa (1888-1935)  - poète portugais

A criança que fui chora na estrada (1933)

voici ma traduction libre de ce joli poème qui porte toute la nostalgie des temps de l'enfance!


L'enfant qui j'ai été pleure sur la route


L’enfant que j’ai été pleure sur la route.
Je l’ai laissé là-bas en devenant ce que je suis;
Mais aujourd’hui, en voyant que ce que je suis n'est rien,
Je veux y retourner chercher celui qu'alors j’étais.

Ah, mais comment puis-je le retrouver? Celui qui
L’aller a échoué a le retour erroné.
Je ne sais plus d’où je viens ni où je suis.
De ne pas le savoir, mon âme en est prostrée.

Si au moins en atteignant ce lieu
Une haute montagne, d’où je pourrais enfin
Ce que j’ai oublié, en le regardant, me le rappeler.

En l’absence, au moins, je saurai qui je suis,
Et en me voyant tel que j’ai été de loin, je trouverai
En moi un peu de ce que j’étais ainsi.





A criança que fui chora na estrada.
Deixei-a ali quando vim ser quem sou;
Mas hoje, vendo que o que sou é nada,
Quero ir buscar quem fui onde ficou.

Ah, como hei de encontrá lo? Quem errou
A vinda tem a regressão errada.
Já não sei de onde vim nem onde estou.
De o não saber, minha alma está parada.

Se ao menos atingir neste lugar
Um alto monte, de onde possa enfim
O que esqueci, olhando-o, relembrar,

Na ausência, ao menos, saberei de mim,
E, ao ver-me tal qual fui ao longe, achar
Em mim um pouco de quando era assim.



PESSOA, Fernando. Novas Poesias Inédita

22-9-1933

samedi 5 novembre 2016

Jose Regio - "Fado português / Fado portugais"


José Régio  (1901 -1969), poète portugais

Né à Vila do Conde, nom de baptême : José Maria dos Reis Pereira,
est un écrivain, poète, nouvelliste, dramaturge, romancier..

Poème en l’honneur des marins et navigateurs portugais et les traditions que le peuple tient à préserver!

Voici la publication interprétée par Amália Rodrigues:
Amália Rodrigues - Fado Português publié par fadomeu

Je profite de la traduction que j'avais déjà fait dans un autre post (texte chanté par Amália Rodrigues)
Fado português / Fado portugais

O Fado nasceu um dia, Le Fado est né un jour
quando o vento mal bulia
quand le vent bougeait à peine
e o céu o mar prolongava
, et la mer le ciel prolongeait,
na amurada dum veleiro, sur le pont d’un voilier,
no peito dum marinheiro dans la poitrine d’un marin
que, estando triste, cantava,
qui, en étant triste, chantait,
que, estando triste, cantava. qui, en étant triste ,chantait

Ai, que lindeza tamanha,
Ah, que tant de beauté,
meu chão , meu monte, meu vale,
mon sol, ma montagne, ma vallée,
de folhas, flores, frutas de oiro, de feuilles, de fleurs, de fruits d’or,
vê se vês terras de Espanha,
regarde si tu vois les terres d’Espagne,
areias de Portugal,
les plages du Portugal,
olhar ceguinho de choro
un regard aveugle de pleurs.

Na boca dum marinheiro Dans la bouche d’un marin
do frágil barco veleiro,
du fragile bateau voilier

,morrendo a canção magoada, mourait la chanson attristée,
diz o pungir dos desejos dit l'invocation du désir
do lábio a queimar de beijos
des lèvres brûlants de baisers
que beija o ar, e mais nada,
que l’air, et rien d’autre embrassaient,
que beija o ar, e mais nada.
que l’air, et rien d’autre embrassaient.


Mãe, adeus. Adeus, Maria.
Au revoir, ma mère. Au revoir, Marie.
Guarda bem no teu sentido
Garde bien dans ta pensée
que aqui te faço uma jura
: ce qu'ici je te le jure:
que ou te levo à sacristia,
de t’emmener à la sacristie,
ou foi Deus que foi servido
ou c’est Dieu qui aura été servi
dar-me no mar sepultura
. en me donnant la mer comme sépulture.

Ora eis que embora outro dia,
Mais voici qu’en un autre jour
quando o vento nem bulia
quand le vent bougeait à peine

o céu o mar prolongava, et que le ciel la mer prolongeait,
à proa de outro veleiro
à la proue d’un autre voilier
velava outro marinheiro
un autre marin veillait

que, estando triste, cantava, qui, en étant triste, chantait,
que, estando triste, cantava. qui, en étant triste chantait.

Ai, que lindeza tamanha, Ah, que tant de beauté,
meu chão , meu monte, meu vale
, mon sol, ma montagne, ma vallée,
de folhas, flores, frutas de oiro, de feuilles, de fleurs, de fruits d’or,
vê se vês terras de Espanha
, regarde si tu vois les terres d’Espagne,
areias de Portugal,
les plages du Portugal,
olhar ceguinho de choro.
un regard aveugle de pleurs.


Ecoutons les belles voix de Gonçalo Salgueiro et d'Alexandra :
Lors d'un spectacle de Filipe La Féria, la scène du marin reprend un extrait du texte du poème :


samedi 22 octobre 2016

Alda Lara - "Testamento / Testament"



Alda Lara  –   poétesse angolaise
(née à Benguela, Angola, le 9 juin 1930, décédee à Cambambe en 1932)

de son nom complet Alda Ferreira Pires Barreto de Lara Albuquerque est née dans une famille bourgeoise et aisée d'Angola, à cette époque colonie portugaise, dans un milieu où règnaient des anciens colons qui se proclamaient de l'esprit libéral de l'école républicaine d'avant la dictature.
source: http://www.lusofoniapoetica.com/artigos/angola/alda-lara/biografia-alda-lara.html


Alda a also suivi une éducation profondément chrétienne dont on retrouve les traits dans ses écrits, et aussi profondément liée à son lieu de naissance.
À Lisbonne, elle fit des études à l'université de médecine et maintient des contacts avec la maison des étudiants de l'empire (Casa dos Estudantes do Império) où étaient envoyés les jeunes des colonies.
La poéside d'Alda Lara est empreinte des valeurs africaines qu'elle entend défendre, et s'attache à la cause politique pour l'émancipation des plus faibles et des opprimés.


Voici ma traduction pour vous aider à comprendre le texte édité plus bas:

Testament

À la prostituée la plus jeune
du plus vieux et sombre quartier
 
je laisse mes boucles, faites
de cristal
  limpide et pur...
Et à cette vierge oubliée
jeune fille sans tendresse,
qui rêve quelque part de légende,
je laisse ma robe blanche,
ma robe blanche de mariée,
toute de dentelle tissée...
Et mon vieux chapelet
je l’offre à cet ami
 
qui ne croit pas en Dieu...
Et
  les livres, mes rosaires
des grains d’une autre souffrance,
ils seront pour les hommes humbles,
qui n’ont jamais apprit à lire.
Quant à mes poèmes les plus fous,
ceux, qui sont
  faits de douleur
sincère et désordonnée...
ceux, qui sont faits d’espoir,
désesperé mais ferme,
je te les laisse à toi,
  mon amour...
Pour que, dans la paix de l’heure,
à laquelle mon âme viendra
de loin embrasser tes yeux,
tu ailles en avançant dans la nuit...
avec des pas faits de lune,
les offrir aux enfants
 
que tu rencontrerás dans chaque rue...

et le texte original:


Testamento

À prostituta mais nova
do bairro mais velho e escuro,
deixo os meus brincos, lavrados
em cristal, límpido e puro...
E àquela virgem esquecida
rapariga sem ternura,
sonhando algures uma lenda,
deixo o meu vestido branco,
o meu vestido de noiva,
todo tecido de renda...
Este meu rosário antigo
ofereço-o àquele amigo
que não acredita em Deus...
E os livros, rosários meus
das contas de outro sofrer,
são para os homens humildes,
que nunca souberam ler.
Quanto aos meus poemas loucos,
esses, que são de dor
sincera e desordenada...
esses, que são de esperança,
desesperada mas firme,
deixo-os a ti, meu amor...
para que, na paz da hora,
em que a minha alma venha
beijar de longe os teus olhos,
vás por essa noite fora...
com passos feitos de lua,
oferecê-los às crianças
que encontrares em cada rua...
Alda Lara

mercredi 12 octobre 2016

Hilda Hilst - " Aflição de ser eu e não ser outra - Angoisse d’etre moi et pas une autre".




Hilda Hilst est une poétesse, écrivain et dramaturge brésilienne née le 21 avril 1930 à Jaú, État de São Paulo, Brésil et morte le 4 février 2004. Ses aïeux étaient d’origine portugaise, mais Hilda adopta le nom de famille de son grand-père paternel, un émigré originaire d’Alsace-Loraine.
e_Transgressao_em_Hilda_Hilst_LOURDINHA_LEITE_BARBOSA.pdf

Hilda Hilst questione la condition de la femme dans la société et dans la structure familiale.

Hilda Hilst - photo du net

Aflição de ser eu e não ser outra /L’Angoisse d’être moi et pas une autre.

d'abord ma traduction libre du poème:


L’Angoisse d’être moi et pas une autre.
L’Angoisse de ne pas être, mon amour, celle
Qui te donna des filles, se maria demoiselle
Et que le soir se prépare et se devine
Objet d’amour, attentive et belle.

L’Angoisse de ne pas être la grande île
Que te retient sans t’exaspérer.
(La nuit tel un fauve s’approche)

L’Angoisse d’être l’eau au milieu de la terre
Et d’avoir le visage perturbé et mobile.

Et en un seul instant multiple et immobile
Ne pas savoir s’il faut partir ou s’il faut t’attendre
L’Angoisse de t’aimer, si cela te perturbe.

Et tout en étant l’eau, mon amour, vouloir être la terre.


Et voici le texte original:

Aflição de ser eu e não ser outra.
Aflição de não ser, amor, aquela
Que muitas filhas te deu, casou donzela
E à noite se prepara e se adivinha
Objeto de amor, atenta e bela.
Aflição de não ser a grande ilha
Que te retém e não te desespera.
(A noite como fera se avizinha)
Aflição de ser água em meio à terra
E ter a face conturbada e móvel.
E a um só tempo múltipla e imóvel
Não saber se se ausenta ou se te espera.
Aflição de te amar, se te comove.
E sendo água, amor, querer ser terra.


Hilda Hilst

dimanche 4 septembre 2016

Goncalves Dias - "Canção do exílio - Chanson de l'exil"


Gonçalves Dias   (1823 -1864), poète brésilien



Antonio Gonçalves Dias est né au Brésil, dans l'état de Maranhão, fils de João Manuel Gonçalves Dias, un commerçant portugais originaire du nord du Portugal, et de Vicência Ferreira, une femme métisse. On l'envoya continuer ses études à Coimbra, au Portugal, d'où il est revenu diplômé en droit. En contact avec ses collègues d'université et les poètes romantiques de l'époque (tels Almeida Garrett, Alexandre Herculano...), Gonçalves Dias adopta le style romantique en vogue dans les pays d'Europe et écrit à Coimbra, le célèbre poème "Chanson de l'exil" où il décrit avec des accents nostalgiques, les beautés du Brésil, son pays de naissance.


Canção do exílio / Chanson de l'exil
(de 1843)

Voici ma traduction libre du joli poème:

Mon pays a des palmiers,
Où chante le Sabiá;
Les oiseaux, qui chantent ici,
Ne chantent pas comme là-bas.

Notre ciel a plus d’étoiles,
Nos vallées ont plus de fleurs,
Nos forêts ont plus de vie,
Notre vie a plus d’amours.

En songeant, tout seul, la nuit,
Plus de plaisir j’y trouve là-bas;
Mon pays a des palmiers,
Où chante le Sabiá.

Mon pays a des beautés,
Telles que je ne trouve pas ici;
En songeant, tout seul, la nuit,
Plus de plaisir j’y trouve là-bas;
Mon pays a des palmiers,
Où chante le Sabiá.


Que Dieu ne me laisse pas mourir,
Sans que je retourne là-bas;
Sans que j’accède aux beautés
Que je ne trouve pas ici;
Sans que je revois les palmiers,
Où chante le Sabiá.




Canção do Exílio - Gonçalves Dias Publié par Alexandre Alves

Canção do Exílio, de Gonçalves Dias, é um dos poemas mais conhecidos do Brasil. Foi escrito em julho de 1843, em Coimbra, Portugal. O poema, por conta de sua alusão à pátria distante, tema tão próximo do ideário do Romantismo, tornou-se emblemático na cultura brasileira.

le texte original :

Minha terra tem palmeiras,
Onde canta o Sabiá;
As aves, que aqui gorjeiam,
Não gorjeiam como lá.

Nosso céu tem mais estrelas,
Nossas várzeas têm mais flores,
Nossos bosques têm mais vida,
Nossa vida mais amores.

Em cismar, sozinho, à noite,
Mais prazer encontro eu lá;
Minha terra tem palmeiras,
Onde canta o Sabiá.

Minha terra tem primores,
Que tais não encontro eu cá;
Em cismar, sozinho, à noite,
Mais prazer encontro eu lá;
Minha terra tem palmeiras,
Onde canta o Sabiá.

Não permita Deus que eu morra,
Sem que eu volte para lá;
Sem que desfrute os primores
Que não encontro por cá;
Sem qu´inda aviste as palmeiras,
Onde canta o Sabiá.

Gonçalves Dias

dimanche 28 août 2016

Tomas Antonio Gonzaga " Marilia de Dirceu"

Le texte suivant comporte des extraits du poème de Tomás António Gonzaga. 
(Né à Porto, en 1744 — décédé au Mozambique en 1810) 

C'est un poème três long en plusieurs parties dont on peut voir toute l'oeuvre ICI
C'est très léger comme poésie, et il y avait déjà là beaucoup de romantisme! 
Voici ma traduction pour vous aider à comprendre le texte chanté plus bas: 

'' Oh! Marília, qu’elle tourment
Tu ne dois sentir nostalgique!
Tes yeux ne peuvent voir
La prairie idyllique,
Pas même ton propre village.
Que les tyrans ne suggèrent
À l’idée seulement troublée
Une vision de calamité.
Tu enverrais à des dieux sourds
De nouveaux et vains soupirs ... /

//
Lorsque que tu seras à la fenêtre,
Sans le vouloir, sans trop penser,

Tu veras Marilia, la mienne
La  mienne ma pauvre maison.
Tu dirá en toi-même :
« C’est là que Dirceu attendait
Pour avec lui m’emmener ;
Et là il souffrit la prison »
Tu enverras aux dieux sourds
Des nouveaux et vains soupirs. (bis)

Dans un cachot relégué,
Je ne vois pas ces images,
Images qui, sans doute, sembleraient
À celui qui aime, funestes.
Mais s'il en existe, éloignées
Des yeux gonflés et noircis,
Elles seront, qui plus est,
Au fond du coeur représentées.
Moi aussi j’enverrai  aux dieux sourds
De tristes et vains soupirs... /
//

Ma belle, les océans ne s’agitent pas;
Doux le souffle du Nord, et je ne devine
Même pas un nuage dans tout la Sphère;
Ici l’habile marin n’est point requis;
Je ne fais que guider le navire, dont je modère
La roue de l’orientation.
Doux le souffle du Nord, et je ne devine
Même pas un nuage dans tout la Sphère;
Ici l’habile marin n’est point requis;
Je ne fais que guider le navire, dont je modère
La roue de l’orientation./
Mais j'entends déjà de l’amour les voix averties:
Il me dit ou de souffrir ou de mourir:
Et si je meurs, je perds alors des liens exquis.
Marilia, encore de l’aide je n’en veux pas;
Oh! heureuse souffrance, bienfait que peut avoir
La gloire de tes bras! « 




le texte original du poème est le suivant:

'' Ah! Marília, que tormento
Não tens de sentir saudosa!
Não podem ver os teus olhos
A campina deleitosa,
Nem a tua mesma aldeia,
Que tiranos não proponham
À inda inquieta ideia
Uma imagem de aflição.
Mandarás aos surdos Deuses
Novos suspiros em vão... (bis) /

//
Quando à janela saíres,
Sem quereres, descuidada,

Tue verás Marília, a minha
A minha pobre morada.
Tu dirás estão contigo :
« Ali Dirceu esperava
Para me levar consigo ;
E ali sofreu a prisão. »
Mandarás aos surdos deuses
Novos suspiros em vão. (bis)

Numa masmorra metido,
Eu não vejo imagens destas,
Imagens, que são por certo
A quem adora funestas.
Mas se existem separadas
Dos inchados, roxos olhos,
Estão, que é mais, retratadas
No fundo do coração.
Também mando aos surdos deuses
Tristes suspiros em vão. (bis)

//
Os mares, minha bela, não se movem;
O brando norte assopra, nem diviso
Uma nuvem sequer na Esfera toda;
O destro Nauta aqui não é preciso;
Eu só conduzo a nau, eu só modero
Do seu governo a roda
O brando norte assopra, nem diviso
Uma nuvem sequer na esfera toda;
O destro nauta aqui não é preciso;
Eu só conduzo a nau, eu só modero
Do seu governo a roda./
Mas ouço já de amor as sábias vozes:
Ele me diz que sofra, senão morro:
E perco, então, se morro, uns doces laços.
Não quero já, Marília, mais socorro;
Oh! ditoso sofrer, que lucrar pode
A glória dos teus braços! ''



De nombreux artistes, sculpteurs, poètes, compositeurs, sont communs au Portugal et au Brésil
Ainsi Tomás António Gonzaga et Marcos Portugal ont des histoires de vie tout à fait surprenantes. A voir:
Source : http://arlindo-correia.com/141111.html pour Tomás Gonzaga

Source : http://www.marcosportugal.com/cms/biography/ pour Marcos Portugal











dimanche 21 août 2016

Carlos de Oliveira - "O Viandante / L' itinérant"




Carlos de Oliveira (1921-1981) poète portugais

nasceu em Belém do Pará, Brasil, e faleceu em Lisboa

je vous invite à lire ma traduction libre du poème de ce poète portugais:

O Viandante /  L’ itinérant


J’apporte des nouvelles de la faim
qui parcourt les champs tristes:
la furie du vent s’est déchaînée
mais toi, la misère, tu persistes.
Tristes nouvelles que je vous donne:
de la tige tombèrent les épis,
le galop du vent s’en est allé
mais toi, la misère, tu es restée.
Le nuit a fui, le jour a fui,
des étoiles la couleur s’est sauvée:
mais, étoile dans les champs tristes,
toi seule, la misère, tu nous assistes.



Texte original:

Trago notícias da fome
que corre nos campos tristes:
soltou-se a fúria do vento
et tu, miséria, persistes.
Tristes notícias vos dou:
caíram espigas da haste,
foi-se o galope do vento
e tu, miséria, ficaste.
Foi-se a noite, foi-se o dia,
fugiu a cor às estrelas:
e, estrela nos campos tristes,,
só tu , miséria, nos velas.


CARLOS DE OLIVEIRA, Mãe Pobre

dimanche 17 juillet 2016

Vieira Calado - "O segredo dos passaros / Le secret des oiseaux"




José Vieira Calado, poète portugais
poésie portugaise contemporaine
Je vous invite à lire ma traduction libre de ce joli poème de Vieira Calado, un poète portugais contemporain!
Voici ma traduction libre:


O segredo dos pássaros / Le secret des oiseaux

Le cœur connaît le secret des oiseaux,
le désir d'horizons au-delà de l'horizon.

Le secret des oiseaux est une étincelle
de lumière qui recherche la simplicité d'une vie
.

images en mouvement qui agrandissent notre sol,

dans les seules mémoires diffuses d’exiguïté
et fantômes de velours passant des mains inertes
sur notre visage.

Ou les flammes bleues d'un après-midi échaudé
et la ligne d'un arc-en-ciel
en ses couleurs de transparence glacée.


Le cœur connaît le secret des oiseaux
et leur banissement.
Et je ne fais que recommencer les travaux
de la simplicité de ma vie
dont je reconnais  l’exiguïté
accompagnée par des horizons de brume.



Et voici le texte original:

O segredo dos pássaros

O coração conhece o segredo dos pássaros,
a ânsia de horizontes para além do horizonte.

O segredo dos pássaros é uma centelha
de luz rebuscando a simplicidade duma vida


imagens móveis que alargam o nosso chão,
apenas em memórias difusas de exiguidade
e fantasmas de veludo passando mãos inertes
sobre o nosso rosto.


Ou labaredas azuis duma tarde quente
e o fio dum arco-íris
em suas cores de transparência e frio.


O coração conhece o segredo dos pássaros
e o seu degredo.
E eu apenas recomeço os trabalhos
da simplicidade da minha vida
e reconheço a sua exiguidade
guiada por horizontes de bruma.

Vieira Calado


Aves de Portugal
Publié par Paolo Bertini

mercredi 18 mai 2016

Luis de Camoes - "Alma minha gentil, que te partiste / Ma douce mie, si tôt partie"



Luís Vaz de Camões  (1524 – 1580) –  poète portugais 

Alma minha gentil, que te partiste / Ma douce mie, si tôt partie

O poema foi escrito pelo português Luís de Camões a respeito da sua falecida amada Dinamene.

Le poète portugais Luis de Camões dédia ce poème à sa bien-aimée Dinamene, décédée en pleine jeunesse

Voici ma traduction libre du célèbre sonnet :

Ma douce mie, de cette vie
Si tôt partie, mécontente,
Qu’au Ciel tu reposes éternellement,
Et que sur terre je vive toujours triste.

Si dans le cadre céleste, où tu est montée,
Les souvenirs de cette vie sont permis,
N’oublie pas cet amour ardent et si pur
Que déjà dans mes yeux tu voyais.

Et si tu vois qu’un quelconque bien
Peut te servir la douleur qui m’est restée
De la souffrance, sans remède, de t’avoir perdue,

Prie Dieu, que ta vie a écourtée,
Pour que vite il m’emporte pour te revoir,
Aussi vite que loin de mes yeux il t’a emportée.


Alma Minha Gentil - Canto Lírico - Poema de Luiz de Camões publié par beatriz pereira

Avec la voix de la chanteuse portugaise soprano Marina Pacheco
au piano Joana David

Le texte original du sonnet:

Alma minha gentil, que te partiste
Tão cedo desta vida descontente,
Repousa lá no Céu eternamente,
E viva eu cá na terra sempre triste.

Se lá no assento etéreo, onde subiste,
Memória desta vida se consente,
Não te esqueças daquele amor ardente
Que já nos olhos meus tão puro viste.

E se vires que pode merecer-te
Alguma cousa a dor que me ficou
Da mágoa, sem remédio, de perder-te,

Roga a Deus, que teus anos encurtou,
Que tão cedo de cá me leve a ver-te,
Quão cedo de meus olhos te levou.


Luís Vaz de Camões (1595) Rimas, Soneto XIII


lundi 18 avril 2016

Miguel Torga - "Hossana"

Miguel Torga   (1907 -1995), poète portugais


Je vous invite à lire ce joli poème de Miguel Torga, un poète portugais qui adorait la nature!
Voici ma traduction libre:


Hosanna!

Jonchez de fleurs le sol du vieux monde:
L'avenir se profile!
Désiré par tous les poètes
Et tous les prophètes
De la vie
Il a laissé son refuge
Et s'est mis en route.
Personne ne l'a encore vu, mais il est beau.
Il est l'avenir...
 

Mettez plus de romarin
Dans chaque rue,
Sur chaque porte,
Dans chaque mur,
Et ayez confiance dans les miracles
De ce Messie qui renouvelle le temps.
Le passé est passé.
Le présent agonise.
Recouvrez de fleurs la seule vérité
Celle qui s'éternise !

 


 
Junquem de flores o chão do velho mundo:
Vem o futuro aí!
Desejado por todos os poetas
E profetas
Da vida
Deixou a sua ermida
E meteu-se a caminho.
Ninguém ainda o viu, mas é belo.
É o futuro...
 

Ponham mais rosmaninho
Em cada rua,
Em cada porta,
Em cada muro,
E tenham confiança nos milagres
Desse Messias que renova o tempo.
O passado passou.
O presente agoniza.
Cubram de flores a única verdade
Que se eterniza !


MIGUEL TORGA


samedi 2 avril 2016

Cecilia Meireles - "Motivo - Motif"




Cecília Benevides de Carvalho Meireles  (1901 - 1964) –  poétesse brésilienne


Je vous présente ma traduction libre d'un  joli poème de Cecília Meireles qui utilize les mots avec beaucoup de légèreté:

MOTIVO / LE MOTIF


Je chante parce que l’instant existe
et que ma vie est complète.
Je ne suis ni gaie ni je suis triste:
je suis poète.

Ami des choses éphemères,
je ne ressens ni la joie ni le tourment.
Je traverse les nuits et les jours
de par le vent.

Si j’écroule ou si j’édifie,
si je dure ou si je me démolis,
- je ne sais , je ne sais. Je ne sais pas si je reste
ou si je m’en vais.

Je sais que je chante. Et la chanson est tout.
Elle a le sang éternel l’aile rythmée.
Et un jour je sais que je serai muet:
-  rien de plus.


Et le texte original:

Eu canto porque o instante existe
e a minha vida está completa.
Não sou alegre nem sou triste:
sou poeta.

Irmão das coisas fugidias,
não sinto gozo nem tormento.
Atravesso noites e dias
no vento.

Se desmorono ou se edifico,
se permaneço ou me desfaço,
- não sei, não sei. Não sei se fico
ou passo.

Sei que canto. E a canção é tudo.
Tem sangue eterno a asa ritmada.
E um dia sei que estarei mudo:
- mais nada.

mardi 8 mars 2016

Luis de Camoes - " Descalça vai para a fonte ! Pieds nus elle va a la source"



Luís Vaz de Camões  (1524 – 1580) –  poète portugais 


Je vous présente ma traduction d'un poème du poète Luís de Camões

car c'est la Journée Internationale de la femme! 

Ce n'est que ma traduction libre, j'espère que vous aimerez cette Leonor :

Descalça vai para a fonte ! Pieds nus elle va a la source



Pieds nus elle va à la source
Leonor, par la verdure;
Elle va belle, mais pas sûre d'elle.

Sur la tête elle porte la cruche,
Le couvercle dans ses mains d'argent,
Ceinture de fine escarlate,
Petite veste de laine;
Elle porte la jupe plissée,
Plus blanche que la neige pure.
 Elle va belle mais pas sûre d'elle.

La gorge par le bonnet dévoilée,
Les cheveux en or tressés,
Ruban de couleur vermeil,
Si belle que le monde s'émerveille.
Sur elle tant de grâce se déverse,
Que gagne en charme la beauté.
Elle va belle mais pas sûre d'elle.

               


Et voici le poème original:

Descalça vai para a fonte


Descalça vai para a fonte
Leonor, pela verdura;
Vai formosa, e não segura.

Leva na cabeça o pote,
O testo nas mãos de prata,
Cinta de fina escarlata,
Sainho de chamalote;
Traz a vasquinha de cote,
Mais branca que a neve pura.
Vai formosa e não segura.

Descobre a touca a garganta,
Cabelos de ouro entrançado
Fita de cor de encarnado,
Tão linda que o mundo espanta.
Chove nela graça tanta,
Que dá graça à formosura.
Vai formosa e não segura.


Luís de Camões


 
Source de l'image ci-dessus:http://usazeitaoliteratura.blogspot.pt/2010/08/mote-descalca-vai-pera-fonte-lianor.html