Pausa deste blog

vendredi 29 décembre 2017

David Mourao-Ferreira - "Natal a Beira-rio / Noel en bord de riviere"



David Mourão-Ferreira (1927-1996) né et décédé à Lisbonne, a été une présence marquante dans la littérature du Portugal du XXe siècle.
Romancier, poète, licencié en Philologie romane (faculté de Lettres de Lisbonne), traducteur, critique littéraire, passionné par sa ville natale dont il nous rend présentes les émotions avec beaucoup d'intensité.



Le poème sur Noël est l'occasion de reprendre un thème qui lui est cher, la nostalgie de l'enfance heureuse, quando les Noëls étaient plein de magie dans les rues, au bord du Tage.


Voici ma traduction libre du poème sur Noël:

Natal à Beira-rio / Noël en bord de rivière

Est-ce  le bras du sapin qui frappe à la fenêtre?
Et la petite aiguille qui court vers sa destinée!
Tais-toi, vieux vent! C’est Noël qui passe,
qui de l’eau m’apporte l’enfance ressuscitée.

De la maison où je suis né on voyait le fleuve.
Si jeunes mes parents, si jeunes dans le passé!
Et l’enfant Jesus naissait à bord d’un navire
qui était sur le quai, la nuit, illuminé...

Oh nuit de Noël, quelle odeur de marée!
Aprés, je ne sais plus qui j’étais perdu sur la terre.
Et plus sur terre la terre m’enveloppait
plus la terre devenait le nord de celui qui errait.

Viens, Poésie, viens, maintenant me conduire
sur le bord de ce quai où Jesus naissait..
Serais-je après tout, de ceux qui errant sur la terre ferme,
de Jésus, de la Mer, ou de la Poésie, sentent la necessité!



                                                            David Mourão-Ferreira
Natal à Beira-rio 

É o braço do abeto a bater na vidraça?
E o ponteiro pequeno a caminho da meta!
Cala-te, vento velho! É o Natal que passa,
a trazer-me da água a infância ressurrecta.

Da casa onde nasci via-se perto o rio.
Tão novos os meus Pais, tão novos no passado!
E o Menino nascia a bordo de um navio
que ficava, no cais, à noite iluminado...
.
Ó noite de Natal, que travo a maresia!
Depois fui não sei quem que se perdeu na terra.
E quanto mais na terra a terra me envolvia
mais da terra fazia o norte de quem erra.
.
Vem tu, Poesia, vem, agora conduzir-me
à beira desse cais onde Jesus nascia...
Serei dos que afinal, errando em terra firme,
precisam de Jesus, de Mar, ou de Poesia!


David Mourão-Ferreira
Cancioneiro de Natal (1971) 

Rues de Lisbonne avec vue sur le Tage


mardi 5 décembre 2017

Olavo Bilac - "Lingua Portuguesa / La langue portugaise"



Olavo Braz Martins dos Guimarães Bilac - poète parnassien,  journaliste et écrivain brésilien, né à Rio de Janeiro, le 16 décembre 1885 - décédé le 28 décembre 1918.


D'après Wikipedia, on peut lire:

...Le nom Parnasse est, à l'origine, celui d'un massif montagneux de Grèce. Dans la mythologie grecque, ce massif était, comme Delphes, consacré à Apollon et il était considéré comme la montagne des Muses, le lieu sacré des poètes. Le Parnasse, devenu le séjour symbolique des poètes, fut finalement assimilé à l'ensemble des poètes, puis à la poésie elle-même... ...

Le Parnasse est un mouvement littéraire ayant eu ses origines en France au XIXème siècle qui s'est créé en réaction contre le romantisme. ...Les parnassiens rejettent l'idée que la littérature puisse être engagée...






Dans ce poème, Olavo Bilac rend hommage à la langue portugaise qu'il admire, et décrit  sa trajectoire et son évolution.
La dernière fleur de Latium est la langue portugaise, originaire du latin parlé dans cette région située au coeur l'empire romain. En même temps splendeur et sepulture (du latin qui disparait), elle gagne à être encore polie et possède toutes sortes de sons qui provoquent des sentiments de nostalgie et de tendresse. Après avoir traversé l'océan, la langue portugaise s'imprégne des aromes de la forêt (du Brésil), où les  premiers mots que les enfants entendent sont en portugais. C'est dans cette langue que le grand poète portugais Camões s'est lamenté lorsqu'il était en exil et qu'il écrivait ses  oeuvres.

J'ai preparé  une simple traduction en français, pour aider ceux qui ne dominent pas cette langue:


Língua Portuguesa / La langue portugaise 




Dernière fleur de Latium, inculte et belle,
Tu es, en même temps, splendeur et sépulture:
Or natif, qui dans la gangue impure
La mine brute entre les graviers surveille...

Je t'aime ainsi, inexplorée et obscure.
Clairon de grande clameur, lyre alanguie,
Qui grondes et siffles telle la tempête,
Et chantes pleine de nostalgie et de tendresse!


J'aime ta vigueur agreste et ta fragrance
De forêts vierges et de vaste océan!
Je t'aime, oh langage rude et lancinant,

par lequel de la voix maternelle j'ai entendu "mon fils!",
Et dans lequel Camões a pleuré, dans un exil affligeant,
Le génie sans fortune et l’amour éteint !



Et voici le texte original do poème Lingua Portuguesa:
Última flor do Lácio, inculta e bela,
És, a um tempo, esplendor e sepultura:
Ouro nativo, que na ganga impura
A bruta mina entre os cascalhos vela...
Amo-te assim, desconhecida e obscura.
Tuba de alto clangor, lira singela,
Que tens o trom e o silvo da procela,
E o arrolo da saudade e da ternura!
Amo o teu viço agreste e o teu aroma
De virgens selvas e de oceano largo!
Amo-te, ó rude e doloroso idioma,
Em que da voz materna ouvi: "meu filho!",
E em que Camões chorou, no exílio amargo,
O génio sem ventura e o amor sem brilho!

vendredi 20 octobre 2017

Candido Guerreiro - Porque nasci ao pé de quatro montes /Parce que je suis né entouré de quatre monts



Francisco Xavier Cândido Guerreiro - poète portugais
(Alte, 3 de Dezembro de 1871 — Lisboa, 11 de Abril de 1953)
Le chemin d'accès aux sources du village de Alte est parsemé de poèmes du poète portugais Cândido Guerreiro qui est né dans cette ville de l'Algarve en 1871.
Plusieurs panneaux d'azulejos servent de support à l'hommage qui est rendu au poète, fils de la ville.  
Ce poème dont j'ai préparé une traduction pour aider ceux qui ne comprennent pas le portugais, fait allusion à la nostalgie que le poète ressentait lorsqu'il faisait ses études à l'Université de Coimbra, et qu'il était ainsi, loin de sa terre natale. 

Parce que je suis né entouré de quatre monts,
Par où les eaux coulent en chantant
Les chansons des moulins et des ponts,
Les eaux m’ont appris à parler…

Je connais votre langage, eau des sources…
Vous pouvex me parler, eaux de l’océan…
Et le soir j’entends, les lointains horizons,
Qui pleurent avec une singulière nostalgie...

Et parce que je comprends bien cette agonie,
Et que je comprends les secrets intimes
Des voix de la mer ou du rocher muet,

Je suis le frère de la lumière, de l’air et de l’eau,
Je suis le frère des abruptes rochers,
Je sens que je suis Dieu, car Dieu est le monde entier...


Voici le texte original :

Porque nasci ao pé de quatro montes,
Por onde as águas passam a cantar
As canções dos moinhos e das pontes
Ensinarem-me as águas a falar…

Eu sei a vossa língua, água das fontes…
Podeis falar comigo, águas do mar…
E ouço à tarde, os longínquos horizontes,
Chorar uma saudade singular…

E porque entendo bem aquelas mágoas,
E compreendo os íntimos segredos
Da voz do mar ou do rochedo mudo,

Sinto-me irmão da luz, do ar, das águas,
Sinto-me irmão dos íngremes penedos,
Sinto que sou Deus, pois Deus é tudo...

Il y a d'autres poèmes de Cândido Guerreiro que l'on peut admirer dans la ville de Alte, autour de l'enceinte de la rivière:







samedi 2 septembre 2017

Fernando Lopes Graça - "Acordai / Reveillez-vous"



Fernando Lopes-Graça est un compositeur portugais né le 17 décembre 1906 à Tomar et mort à Parede le 27 novembre 1994.
Il est considéré comme l'un des plus grands compositeurs portugais du XXee siècle. 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Lopes-Gra%C3%A7a

Le compositeur utilise largement son activité artistique dans le but de réveiller les consciences endormies par la propagande du régime.
Militant du parti communiste portugais, Lopes Graça a été incarcéré pendant la dictature de Salazar. Ses oeuvres appelaient à l'engagement politique. Cela lui a valu bien des déboires comme le besoin de recourir à l’exil.

Les paroles  sont de José Gomes Ferreira, écrivain, poète, lui aussi un intellectuel portugais engagé dans la lutte contre le fascisme.


Acordai! / Réveillez-vous!
Acordai!/
Réveillez-vous!
Homens que dormis/
Hommes qui dormez
a embalar a dôr/
et qui bercez la souffrance
dos silêncios vís!/
des silences vils!
Vinde no clamor /
Venez avec la huée
das almas virís,/
des coeurs virils
arrancar a flor /
arracher la fleur
que dorme na raíz!/
qui dort profondément!
Acordai!
Réveillez-vous!
Raios e tufões/
Éclairs et ouragans
que dormís no ar /
qui dormez dans l’air
e nas muitidões! /
et parmi les foules!
Vinde incendiar /
Venez incendier
de astros e canções /
d’astres et de chansons
as pedras e o mar/
les pierres et l’océan
o mundo e os corações! /
le monde et les coeurs!
Acordai! Réveillez
Acendei /
Allumez
de almas e de sóis,/
d’ âmes et de soleils,
este mar sem cais /
cette mer sans quai
nem luz de faróis! /ni lumière de phares!
Acordai depois / Réveillez après
das lutas finais /
des luttes finales
os nossos heróis /
nos héros
que dormem nos covais/
qui dorment dans les trouées!
Acordai!
Réveillez-vous!




Interprété par le Groupe Chorale de l’Université de Coimbra

lundi 19 juin 2017

Luis de Camoes - "Dece do Ceu imenso, Deus benino / Descend du ciel immense, Dieu béni



Luís Vaz de Camões  (1524 – 1580) –  poète portugais 

Poète  épique auteur des "Os Lusíadas" mais aussi poète de l'amour,  et poète de la foi, considéré le plus grand poète portugais du XVIe siècle. Un grand humaniste qui s'est interessé à tous les thèmes de la culture, autant aux thèmes classiques de l'Antiquité comme à ceux de l'ère chrétienne.
Dans le poème suivant, dont j'ai fait une rapide traduction libre, Camões nous invite à la contemplation des mystère de la foi et de ce Dieu d'humilité.


Descend du ciel immense, Dieu bon


Descend du ciel immense, Dieu bon
pour incarner la Vierge souveraine.
« Pourquoi descend le divin dans la chose humaine? »
« Pour que l’humain s’élève et devienne divin. »

« Comment vient-il si pauvre et si enfant,
se livrant au pouvoir de la main tyrannique? "
« Parce qu’il vient subir la mort inhumaine
pour d’Adam racheter la folie".

« Mais comment? Adam et Eve ont mangé le fruit
qui, par leur propre Dieu, leur avait été défendu? "
« Si, pour que l'être même des dieux ils prennent. »

« Et pour cette raison il a été fait homme? »
« Si. Parce avec cause il a été convenu que
l'homme voulant être un dieu, puisse Dieu devenir un homme ".


Je vous invite à écouter une superbe interprétation du poème par le groupe chorale "Coro Misto e Coro de Câmara da Academia de Música de Santa Cecília", la soprano portugaise Joana Seara, le maestro António Gonçalves et les 6 orgues du Monastère de Mafra:


Ajoutée le 28 déc. 2016 Dece do Ceo | Eurico Carrapatoso (sobre soneto de Camões) Encomenda da Academia de Música de Santa Cecília Estreia: Basilica de Mafra, 17.12.2016
Soprano: Joana Seara Coro Infantil, Coro Misto e Coro de Câmara da Academia de Música de Santa Cecília
Seis órgãos históricos da Basílica (dir. Rui Paiva) Maestro: António Gonçalves


Dece do Céu imenso, Deus benino


Dece do Céu imenso, Deus benino,
para encarnar na Virgem soberana.
«Porque dece divino em cousa humana?»
«Para subir o humano a ser Divino».

«Pois como vem tão pobre e tão minino,
rendendo-se ao poder da mão tirana?»
«Porque vem receber morte inumana
para pagar de Adão o desatino».

«Pois como? Adão e Eva o fruto comem
que por seu próprio Deus lhe foi vedado?»
«Si, por que o próprio ser de deuses tomem».

«E por essa razão foi humanado?»
«Si. Porque foi com causa decretado,
se o homem quis ser deus, que Deus seja homem».


Camões

dimanche 4 juin 2017

Florbela Espanca - "Fanatismo / Fanatisme"


Florbela Espanca (1894 -1930),

nom de baptême : Flor Bela de Alma da Conceição, née le 8 décembre 1894 à Vila Viçosa en Alentejo
est une des plus grandes poétesses portugaises.



FANATISME

Mon âme, de rêver de toi, erre
  perdue
Mes yeux deviennent aveugles de te voir!
Tu n’es même pas la raison pour laquelle je vis,
Car tu es déjà toute ma vie!

Je ne vois plus rien ainsi, déjà égarée ...
Je passe par le monde, mon amour, tout en lisant
Le livre mystérieux de ton être
La même histoire si souvent relue!

« Tout dans le monde est fragile, tout passe ...»
Quand on me dit cela, toute la grâce
D’une bouche divine parle en moi!

Et les yeux posés sur toi, je dis, prosternée:
« Ah! Les mondes peuvent s'envoler,
 les astres mourir,
Car tu es comme Dieu: le Commencement et la Fin ... »


FANATISMO


Minh’alma, de sonhar-te, anda perdida
Meus olhos andam cegos de te ver!
Não és sequer a razão do meu viver,
Pois que tu és já toda a minha vida!

Não vejo nada assim enlouquecida...
Passo no mundo, meu Amor, a ler
No misterioso livro do teu ser
A mesma história tantas vezes lida!

«Tudo no mundo é frágil, tudo passa...»
Quando me dizem isto, toda a graça
Duma boca divina fala em mim!

E, olhos postos em ti, digo de rastros:
«Ah! Podem voar mundos, morrer astros,
Que tu és como Deus: Princípio e Fim!...»




Florbela Espanca



dimanche 7 mai 2017

Carlos Queiros - "Poesia / Poesie"



Carlos Queirós  (1907-1949)  - poète, essayiste, et critique littéraire, portugais, de son nom José Carlos  Queirós Nunes Ribeiro, né à Lisbonne en 1907.

Dans ce poème, Carlos Queirós cherche l'inspiration pour son travail, et explique que la création poétique est exigeante, et que le poète n'est pas le maître dans ce jeu d'attraction que la poésie lui offre! La panne d'inspiration peut représenter une rude épreuve! Voici ma traduction libre du texte de ce jour:




Tu exiges de moi toute ma vie
N’est-ce pas, poésie ?
Toute ma vie, toute mon âme,
Le sang qui coule en moi...
- Mais en retour, tu ne promets,
Même pas une minute d’amour !

Je t’ai donné mes douloureuses insomnies
Je t’ai donné les heures les plus intenses
De mon bref calendrier.
Et en comparaison ils sont infimes
Les bonheurs secrets,
L’orgueil (inconfessé)
Que tu m’as donnés...

La récompense que tu caches
En échappées de femelle effrayée
(N’est-ce pas, poésie ?)
Quand elle n’est pas posthume, elle enferme
L’amère, l’inhumaine,
La saveur humillante
D’un baiser que l’on donne par charité.

Cependant, oh! Combien de fois
Même ainsi je ressens l’envie
De te donner
Toute ma vie, toute mon âme,
Le sang qui coule en moi...
- Poésie, n’est-ce pas ?



Tu pedes-me a vida toda
Poesia, não é verdade ?
Toda a vida, toda a alma,
O sangue que em mim circula...
- Mas não prometes, em troca,
Nem um minuto de amor !
Dei-te insónias dolorosas,
Dei-te as horas mais intensas
Do meu breve calendário.
E ao pé delas foram infímas
As secretas alegrias,
 O orgulho (inconfessável)
Que me deste...
A recompensa que escondes
Em fugas de fêmea esquiva
(Poesia, não é verdade?)
Se não é póstuma, encerra
O amargo, o desumano,
O humilhante sabor
Dum beijo dado por esmola.
Contudo, ah! Quantas vezes
Assim mesmo sinto ânsias
De te dar
Toda a vida, toda a alma,
O sangue que em mim circula...
- Poesia, não é verdade ?

Carlos Queirós


Pour suivre la poésie, je vous invite à une petite promenade;  c'est un parcours dans le Parc des Poètes à Lisbonne (Oeiras) qui rend hommage aux poètes, avec de nombreuses statues de poètes (50 portugais et 10 autres des pays de langue portugaise):

Parque dos Poetas 3 publié par Joao Damasio

mardi 21 mars 2017

Fausto - "Por este rio acima - en remontant la riviere"




Fausto Bordalo Dias - (né en 1948) est un chanteur et compositeur portugais

Por Este Rio Acima / en remontant la rivière
est une composition de Fausto, editée en 1982,
je vous invite à écouter cette jolie chanson qui a un merveilleux texte inspiré de la "Pérégrination", le récit de voyage écrit par Fernão Mendes Pinto un écrivain, aventurier, explorateur portugais, un des premiers européens à avoir débarqué au Japon, au XVIe siècle.

La chanson est d'abord chantée par Fausto, puis par la chanteuse portugaise Teresa Salgueiro qui a une voix d'ange !
Je vous propose ma traduction libre afin d'aider ceux qui ne comprennent pas le portugais. J'espère que vous apprécierez cette jolie melodie!

Por Este Rio Acima", a obra-prima absoluta de Fausto Bordalo Dias gravado durante a Primavera e Verão de 1982,
Por Este Rio Acima é o primeiro disco da trilogia sobre a diáspora portuguesa, baseando-se nas viagens de Fernão Mendes Pinto relatadas na "Peregrinação"



Fausto Bordalo Dias & Teresa Salgueiro - por este rio acima (letra) publié par portuscale PT


Por este rio acima / En remontant la rivière
Deixando para trás
/ Laissant derrière moi
A côncava funda / La concave profonde
Da casa do fumo /
De la maison de fumée
Cheguei perto do sonho /
J’arrivais près des rêves
Flutuando nas águas /
En flottant sur les eaux

Dos rios dos céus /
Des rivières des cieux
Escorre o gengibre e o mel /
Coulent le gingembre et le miel
Sedas porcelanas /
Soiries procelaines
Pimenta e canela /
Poivre et cannelle
Recebendo ofertas /
Recevant des offrandes
De músicas suaves /
De douces musiques
Em nossas orelhas /
Dans nos oreilles

Leve como o ar /
Leger comme l’air
A terra a navegar /
Sur la terre en navigant
Meu bem como eu vou /
Mon amour c'est comme je vais
Por este rio acima /
En remontant la rivière

Por este rio acima / En remontant la rivière
Os barcos vão pintados /
Les bateaux sont peints
De muitas pinturas /
De nombreux tableaux
Descrevem varandas /
Dépeignent des balcons
E os cabelos de Inês /
Et les cheveux d’Inés
Desenham memórias /
Dessinent des souvenirs

Ao longo da água /
Tout le long de l’eau
Bosques enfeitiçados /
Des bois ensorcelés
Soutos laranjeiras /
D’épais orangeraies
Campinas de trigo /
Des plaines de blé
Amores repartidos /
Des amours partagés
Afagam as dores /
Adoucissent les douleurs
Quando são sentidos /
Quand se font sentir
Monstros adormecidos /
Les monstres endormis
Na esfera do fogo /
Dans la sphère du feu
Como nasce a paz /
Comme la paix jaillit
Por este rio acima /
En remontant la rivière

Meu sonho / Mon rêve
Quanto eu te quero /
Comme je te désire
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Fica um bocadinho mais /
Reste encore un peu
Que eu também /
Que moi aussi
Que eu também /
Que moi aussi
meu bem / mon amour

Meu sonho / Mon rêve
Quanto eu te quero /
Comme je te désire
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Fica um bocadinho mais /
Reste encore un peu
Que eu também /
Que moi aussi
Que eu também /
Que moi aussi

meu bem / mon amour


Por este rio acima / En remontant la rivière
isto que é de uns /
ce qui appartient aux uns
Também é de outros /
Appartient aussi aux autres
Não é mais nem menos /
Ce n’est ni plus ni moins
Nascidos foram todos /
Tous sont nés
Do suor da fêmea /
De la sueur de la femelle
Do calor do macho /
De la chaleur du mâle
Aquilo que uns tratam /
Ce qui aux uns dit respect
Não hão-de tratar /
D’autre chose les autres
Outros de outra coisa /
Iront s’occuper
Pois o que vende o fresco /
Si on vend ce qui est frais
Não vende o salgado /
On ne vend pas le salé
Nem também o seco /
Ni ce qui est séché
Na terra em harmonia /
Sur la terre en harmonie
Perfeita e suave /
Parfaite et douce
das margens do rio /
des rives de la rivière

Por este rio acima /
En remontant la rivière
Meu sonho / Mon rêve
Quanto eu te quero /
Comme je te désire
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Fica um bocadinho mais /
Reste encore un peu
Que eu também /
Que moi aussi
Que eu também /
Que moi aussi
meu bem / mon amour

Meu sonho / Mon rêve
Quanto eu te quero /
Comme je te désire
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Eu nem sei /
Je ne sais même pas
Fica um bocadinho mais /
Reste encore un peu
Que eu também /
Que moi aussi
Que eu também /
Que moi aussi

meu bem / mon amour

Por este rio acima / En remontant la rivière
Deixando para trás / Laissant derrière moi
A côncava funda /
La concave profonde
Da casa do fumo /
De la maison de fumée
Cheguei perto do sonho /
J’arrivais près des rêves
Flutuando nas águas /
En flottant sur les eaux

Dos rios dos céus /
Des rivières des cieux
Escorre o gengibre e o mel /
Coulent le gingembre et le miel
Sedas porcelanas /
Soiries procelaines
Pimenta e canela /
Poivre et cannelle
Recebendo ofertas /
Recevant des offrandes
De músicas suaves /
De douces musiques
Em nossas orelhas /
Dans nos oreilles
leve como o ar /
Leger comme l’air
A terra a navegar /
Sur la terre en navigant
Meu bem como eu vou /
Mon amour c'est comme je vais
Por este rio acima /
En remontant la rivière

Por este rio acima / En remontant la rivière

Fausto Bordalo Dias

Texto inspirador "Continuando nosso caminho por este rio acima, tudo quanto a vista alcançava era embarcações com toldos de seda e muitos estandartes, guiões e bandeiras e varandas pintadas de diversas pinturas. Ali se trocam e oferecem todas as sortes de caças e carnes quantas se criam na terra, que nós andávamos como pasmados como requeria tão espantosa e quase incrível maravilha. Noutras embarcações vêm grande soma de amas para crianças enjeitadas e outras, pelo tempo que cada um quiser, mulheres velhas que servem de parteiras dando mézinhas para botarem crianças, e fazerem parir ou não parir. Noutros barcos há homens honrados que servem de correctores de casamentos e consolam mulheres enlutadas por morte de maridos e filhoes e outras coisas desta maneira. Em barcaças de muitas cores, com invenções de muitos perfumes e cheiros muito suaves vêm homens e mulheres tangendo em vários instrumentos para darem música a quem os quiser ouvir. Na terra do labirinto das trinta e duas leis, nesta terra toda lavrada de rios, a China, há uma tamanha observância da justiça e um governo tão igual e tão excelente, que todas as outras, por mais grandiosas que sejam, ficam escuras e sem lustro."
source du net
Fernão Mendes Pinto, in "Peregrinação"

lundi 6 février 2017

Avelina Noronha - "Um lindo sonho - un joli reve"


Mon amie brésilienne m'a offert ce joli cadeau pour Noël, un poème !

Avelina Noronha, poète contemporaine brésilienne

voici ma traduction libre:


UN JOLI RÊVE!

A l'aube, avec ses pas légers,
Le sommeil vint enfin me rendre visite
Et, au moins pour de brèves moments,
Il m'emmena, par le rêve, me promener.

Nous sommes allés à la petite étable
Dans la mangeoire où Jésus est né,
Et je voyais clignoter la lumière divine
Qui vers ce monde pécheur, s’est dirigée.

Je me suis agenouillé devant l'enfant
Qui si doux et beau me souriait,
Messager de l’espoir et de la paix.

J’ai vu alors le ciel s’ouvrir
Et les graines d’abondance jaillir
Qui dans les champs de la terre iront fleurir.


Et ici, le texte original

UM LINDO SONHO!

De madrugada, com seus passos leves,
O sono veio, enfim, me visitar
E, pelo menos por momentos breves,
Me levou, pelo sonho, a passear.

Fomos à manjedoura pequenina,
À manjedoura onde Jesus nasceu,
E vi a cintilar a Luz Divina
Que, a este mundo pecador, desceu.

Ajoelhei-me diante da criança
Tão doce e bela ali a me sorrir,
Mensageira de Paz e de Esperança.

E foi então que eu vi o Céu se abrir
E jorrarem sementes de Bonança
Que, nos campos da Terra, vão florir.

Avelina Maria Noronha de Almeida

https://www.blogger.com/profile/00186523678021594673

J'offre ces images à mon amie Avelina, car elle m'a expliqué que quelques uns de ses ancêtres étaient originaires des Açores!
C'est São Miguel, l'île verte :

Sao Miguel dans les Açores avec Neo-bienêtre Publié par Neobienetre un esprit sain dans un corps sain

dimanche 15 janvier 2017

Ernesto Lara Filho - "Pergunta para meu pai / Question pour mon pere"




Ernesto Pires Barreto Lara Filho est né à Benguela (ville de l’Angola alors colonie portugaise) en 1932. Il est décédé à Huambo em 1977 dans un accident de voiture, à l’âge de 45 ans.



Ernesto Lara Filho était le frère de la poétesse Alda Lara. Pour poursuivre ses études supérieures, il est venu à Coimbra, ville universitaire du Portugal, puis retourna en Angola allant habituer à Luanda.


Comme beaucoup d’étudiants nés en Angola, Ernesto Lara Filho avait embrassé la cause qui visait la création de l’identité pour une Angola indépendante.


Pergunta para meu pai / question pour mon père


Toi
qui là-bas à Benguela
avais la nostalgie du Minho
affichée
dans tous tes regards nostalgiques
dans toutes tes conversations
toi
qui de si loin te rappelais toujours
le Portugal de ton enfance
pourquoi
mon père
me refuses tu le simple droit
d’aimer mon pays
mon Angola ?
Pourquoi me refuses tu tous les jours
à toutes les heures
le droit sacré d’avoir la nostalgie de mon pays
de regarder avec des vues embuées
mais contentes
d’écrire de longues lettres inconséquentes
d’avoir de longues conversations mélancoliques
sur ma terre déflorée
mon Angola ajournée !

Serais-je moi aussi poète
ajourné comme mon pays.
 
Je renierai père et mère
pour ma terre.
Trois fois comme Pierre
l’apôtre
a renié le Christ
trois fois avant que le coq ne chante
aux première heures de l’aube.


Tu,

que lá em Benguela

tinhas saudades do Minho

expressas

em todos os teus olhares saudosos,
em todas as conversas.

Tu,
que sempre recordavas lá tão longe
a tua terra distante
o teu Portugal de menino.

Porquê,
meu pai,
me negas o direito simples
de amar a minha terra,
a minha Angola?
Por que me negas todos os dias
atodas as horas,
o direito sagrado
de ter saudades da minha terra,
de olhar com os olhos embaciados,
mas contentes,
de escrever longas cartas inconsequentes,
de ter longas conversas melancólicas
sobre a minha terra desflorada,
a minha Angola adiada?

Serei poeta também
adiado como a minha terra.
Eu negarei Pai e Mãe
pela minha terra.
Três vezes como Pedro
o apóstolo
negou Cristo
Três vezes antes de o galo cantar
no raiar da madrugada.

ERNESTO LARA FILHO
" Pergunta " (para meu pai)*

Visite à la ville de Benguela d'avant l'indépendance :

Angola de outros tempos Benguela publié par Ilidio G Ferrão