Pausa deste blog

dimanche 22 novembre 2015

Florbela Espanca - "Amar / Aimer"







Florbela Espanca (1894 -1930),

nom de baptême : Flor Bela de Alma da Conceição, est une des plus grandes poétesses portugaises.



Ma traduction libre de ce joli poème

Amar / Aimer

Je veux aimer, aimer éperdument!
Aimer juste pour aimer: ici... lá-bas...
Et celui-ci e celui-là, l’autre et tout le monde...
Aimer! Aimer! Et n’aimer personne!

Me rappeler? Oublier? Indifférente!
M’attacher ou delaisser? Est-ce mal? Est-ce bien?
Si quelqu’un dit qu’on peut aimer quelqu’un
Pendant toute une vie c’est qu’il ment!

Il y a un printemps en chaque vie:
Il faut la chanter ainsi fleurie,
Car si Dieu nous a donné la voix, c’est pour chanter!

Et si un jour je serai poussière, cendre et plus rien
Que ma nuit soit une aurore,
Que je sache me perdre ... pour me retrouver...

 

Et le texte original:

Eu quero amar, amar perdidamente!
Amar só por amar: aqui... além...
Mais Este e Aquele, o Outro e toda a gente...
Amar! Amar! E não amar ninguém!
Recordar? Esquecer? Indiferente!
Prender ou desprender? É mal? É bem?
Quem disser que se pode amar alguém
Durante a vida inteira é porque mente!

Há uma primavera em cada vida:
É preciso cantá-la assim florida,
Pois se Deus nos deu voz, foi pra cantar!

E se um dia hei-de ser pó, cinza e nada
Que seja a minha noite uma alvorada,
Que me saiba perder ... pra me encontrar..


Florbela Espanca "AMAR"




 


 

mardi 3 novembre 2015

Castro Alves - « As duas flores / les deux fleurs »


António Frederico de Castro Alves (1847-1871) foi um poeta brasileiro.

 
photo du net
As duas flores / Les deux fleurs

 
 
 
Je vous propose ma traduction libre de ce joli poème, plein de fraîcheur et de tendresse:

Ce sont deux fleurs unies
Ce sont deux roses nées
Peut-être du même rougeoyant
Sur la même branche, vivant,
De la même goutte de rosée,
Du même rayon de soleil.
Unies, aussi comme les plumes
des deux petites ailes
D’un oiseau du ciel...
Comme un couple de tourterelles
Comme la tribu d’hirondelles
Du soir dans le voile relâché.
Unies, aussi comme les sanglots,
Qui par paires descendent tant
Des profondeurs du regard....
Comme le soupir et le chagrin,
Comme les petits creux des joues,
Comme les étoiles de mer.
Unies... Heureux celui qui pourrait
Dans un éternel printemps
Vivre, comme cette fleur.
Assembler les roses de la vie
Sur le feuillage vert et fleuri
Le vert feuillage de l’amour!


Et voici le texte original

São duas flores unidas
São duas rosas nascidas
Talvez do mesmo arrebol,
Vivendo,no mesmo galho,
Da mesma gota de orvalho,
Do mesmo raio de sol.
Unidas, bem como as penas
das duas asas pequenas
De um passarinho do céu...
Como um casal de rolinhas,
Como a tribo de andorinhas
Da tarde no frouxo véu.
Unidas, bem como os prantos,
Que em parelha descem tantos
Das profundezas do olhar...
Como o suspiro e o desgosto,
Como as covinhas do rosto,
Como as estrelas do mar.
Unidas... Ai quem pudera
Numa eterna primavera
Viver, qual vive esta flor.
Juntar as rosas da vida
Na rama verde e florida,
Na verde rama do amor!


 

dimanche 26 juillet 2015

Luis de Camoes - " Ditoso seja aquele que somente" /Bienheureux celui qui seulement



Luís Vaz de Camões  (1524 – 1580) –  poète portugais 
 
Andries Pauwels: Busto de Camões, século XVII.Source photo: https://pt.wikipedia.org/wiki/Lu%C3%ADs_de_Cam%C3%B5es
 
Voici ma traduction libre du poème
 
Ditoso seja aquele que somente
Bienheureux soit celui qui seulement

Bienheureux soit celui qui seulement
Ne se plaint que d’amoureuses irrévérences;
Car pour elles il ne perdra les espérances
De pouvoir un jour être content.

Bienheureux celui qui, en étant absent,
Ne ressent que la peine des souvenirs,
Car même si l’on craint les changements,
On craindra moins la douleur lorsqu’on la ressent

Bienheureuse soit, enfin, toute situation,
Où tromperies, dédains, et exemption
Conserveront un coeur tourmenté.

Mais malheureux est celui qui se sent offensé
Par des erreurs où il  ne peut y avoir de pardon
Sans qu’en l’âme il ne reste l’angoisse du pêché.
 



Ditoso seja aquele que somente
Se queixa de amorosas esquivanças;
Pois por elas não perde as esperanças
De poder nalgum tempo ser contente.

Ditoso seja quem, estando ausente,
Não sente mais que a pena das lembranças,
Porque, inda mais que se tema de mudanças,
Menos se teme a dor quando se sente.

Ditoso seja, enfim, qualquer estado,
Onde enganos, desprezos e isenção
Trazem o coração atormentado.

Mas triste de quem se sente magoado
De erros em que não pode haver perdão,
Sem ficar na alma a mágoa do pecado.

Luís de Camões


dimanche 21 juin 2015

Al - Mu'tamid - "Inocultavel - invoilable"

 
 

 Al-Mu'tamid  (1040-1095) poète de l'Algarve pendant l'occupation musulmane (calife de Silves)
 
 
 
Je vous presente ma traduction du poème de Al-Mu'tamid qui fait partie de l'oeuvre des Mille et Une Nuits:
 
Par crainte de celui qui guette
Plein de l’envie qui ronge
Ce jour-là elle n'est pas venue,
Pour ne pas être trahie
Par le resplendissement de son visage,
Par le tintement des bijoux,
Et par le parfum de l'ambre
Que de son corps s’exhale :
C’est que le visage, avec le voile,
Elle pourrait encore le cacher,
Et les bijoux, entretemps,
Elle pourrait facilement les retirer,
Mais la fragrance de la beauté,
Comment pourrait-elle l’occulter?


Por receio de quem espia
Cheio de inveja a roer
Não veio naquele dia,
P'ra assim traída não ser
P'la luz que no rosto esplende,
P'las jóias a tilintar,
E pelo perfume do âmbar 
A que o corpo lhe rescende:
É que ao rosto, com o manto,
Tapá-lo ainda poderia,
E as jóias, entretanto,
Facilmente as tiraria
Mas a fragrância do encanto
Para ocultá-la, que faria?
 
 Al-Mu Tamid 


 

dimanche 14 juin 2015

Miguel Torga - " VIAGEM - VOYAGE "


Miguel Torga, écrivain et poète portugais

de son vrai nom Adolfo Correia da Rocha, né le 12 août 1907 à  Trás-os-Montes, et mort le 17 janvier 1995 à Coimbra



Ma traduction libre du poème de Miguel Torga, lié aux voyages maritimes:

VIAGEM / VOYAGE

J’ai appareillé le bateau de l’illusion
Et la foi de marin j’ai renforcée.
Il était loin mon rêve, et sournois
L’océan ...
(Seule nous est donnée
Cette vie
Que nous avons;
Et c’est là que nous devons
rechercher
Le vieux paradis
Que nous avons perdu).
Rapidement, j’ai laché la voile
Et dis adieu au quai, à la paix ankylosée.
Démesurée,
L’immensité en révolte
Transforme tous les jours le bateau
En une tombe errante et  ailée...
Mais je fends les vagues sans me décourager.
Dans toute aventure,
Ce qui importe c’est de partir, ce n’est pas d’arriver.


Voici le texte original:
 
Aparelhei o barco da ilusão
E reforcei a fé de marinheiro.
Era longe o meu sonho, e traiçoeiro
O mar...
(Só nos é concedida
Esta vida
Que temos;
E é nela que é preciso
Procurar
O velho paraíso
Que perdemos).
Prestes, larguei a vela
E disse adeus ao cais, à paz tolhida.
Desmedida,
A revolta imensidão
Transforma dia a dia a embarcação
Numa errante e alada sepultura...
Mas corto as ondas sem desanimar.
Em qualquer aventura,
O que importa é partir, não é chegar.

Miguel Torga

samedi 16 mai 2015

Machado de Assis – “Noivado – fiançailles”

 

Joaquim Maria Machado de Assis (1839  - 1908)

écrivain et poète brésilien

(je vous ai preparé ma traduction libre pour aider ceux qui ne comprennent pas le portugais)


 
FIANÇAILLES

Tu vois, ma chérie, brûler l'horizon en flammes?
Au-delà de ces collines
Le soleil s’abaisse et à la terre envoie
Les rayons ultimes;
Le soir, tel une mariée qui s’empourpre,
Il porte sur le visage un voile doux et transparent;
Sur fond bleu l’étoile du couchant
Déjà timide apparaît.
Comme un tendre souffle de la nuit,
Vient le vent en chuchotant,
Il agite les arbres et influe aux feuilles
Le baiser somnolent.
La fleur ajuste le calice: elle attend de bonne heure
La rosée, et pendant ce temps elle exhale le doux arôme;
Du lit de l’orient la nuit se prône;
Comme une ombre austère.
Viens toi, maintenant, ô fille de mes rêves,
Viens, ma chère fleur;
Viens contempler le ciel, page sacrée
Qui  invite à lire l’amour;
De ta solitude romp les chaînes;
Descend de ton sombre et muet asile;
Tu trouveras ici l'amour tranquille ...
Qu’ attends-tu? De quoi as-tu peur?
Regarde le temple de Dieu, majestueux et grand;
Dans l’autre extrémité de l’horizon
La lune, telle une lampe, surgit
Et  illumine ton visage;
Les bougies brûleront sur l'autel sacré,
Petites étoiles célestes qu’un ange allume;
Regarde comme de baumes elle est parfumée
La couronne des fiançailles.
Elles iront te chercher à mi-chemin
Mes esperances;
Et reviendront avec toi, entrelacées
Dans tes longues tresses;
Cependant, j’ai préparé ton lit à l'ombre
Du citronnier en fleur; j’ai ramassé content
Des feuilles que j’ai répandues sur le sol ardent
En un tapis vert et mou.
Par les vagues du temps extasiés,
Jusqu’à la mort nous irons ;
Dénoués  de la barque de la vie
Les rames oubliés.
Fermes, parmi le bruit de la tempête,
Nous profiterons du bien que l’amour enferme,
Nous passerons ainsi du soleil de la terre
Au soleil de l'éternité.


texte original:


NOIVADO


Vês, querida, o horizonte ardendo em chamas?
Além desses outeiros
Vai descambando o sol, e à terra envia
Os raios derradeiros;
A tarde, como noiva que enrubesce,
Traz no rosto um véu mole e transparente;
No fundo azul a estrela do poente
Já tímida aparece.
Como um bafo suavíssimo da noite,
Vem sussurrando o vento,
As árvores agita e imprime às folhas
O beijo sonolento.
A flor ajeita o cálix: cedo espera
O orvalho, e entanto exala o doce aroma;
Do leito do oriente a noite assoma;
Como uma sombra austera.
Vem tu, agora, ó filha de meus sonhos,
Vem, minha flor querida;
Vem contemplar o céu, página santa
Que amor a ler convida;
Da tua solidão rompe as cadeias;
Desce do teu sombrio e mudo asilo;
Encontrarás aqui o amor tranqüilo...
Que esperas? que receias?
Olha o templo de Deus, pomposo e grande;
Lá do horizonte oposto
A lua, como lâmpada, já surge
A alumiar teu rosto;
Os círios vão arder no altar sagrado,
Estrelinhas do céu que um anjo acende;
Olha como de bálsamos rescende
A c'roa do noivado.
Irão buscar-te em meio do caminho
As minhas esperanças;
E voltarão contigo, entrelaçadas
Nas tuas longas tranças;
No entanto eu preparei teu leito à sombra
Do limoeiro em flor; colhi contente
Folhas com que alastrei o solo ardente
De verde e mole alfombra.
Pelas ondas do tempo arrebatados,
Até à morte iremos,
Soltos ao longo do baixel da vida
Os esquecidos remos.
Firmes, entre o fragor da tempestade,
Gozaremos o bem que amor encerra,
Passaremos assim do sol da terra
Ao sol da eternidade.


 Joaquim Maria Machado de Assis











....

Source.photo:http://pt.wikipedia.org/wiki/Machado_de_Assis#/media/File:Machado_25_anos.jpg


samedi 2 mai 2015

Sophia de Mello Breyner - "Paisagem - Paysage"

Paisagem - Poema de Sophia de Mello Breyner Andresen (1919 - 2004)
écrivain et poétesse portugaise
 
(avec ma traduction libre d'amateur)

Paysage

Les oiseaux passaient hâtifs dans les airs,
L'odeur de la terre était dense et amère,
Et au loin les cavalcades de l’immense mer
Secouaient sur le sable leurs crinières.

C’était le ciel bleu, la campagne verte, la terre brune,
C’était la chair des arbres élastique et dure,
C’étaient les gouttes de sang de la résine
Et les feuilles où la lumière se dissocie.

C’étaient les chemins d’un marcher lent,
C’étaient les mains profondes du vent
C’était le libre appel lumineux
De l’aile des espaces fuyant.

C’étaient les pins où le ciel se pose,
C’était le poids et la couleur de chaque chose,
Sa quiétude, secrètement vivante,
Et son exhalation affirmante.

C’était la vérité et la force de la mer imense,
Dont la voix quand elle se brise, remonte,
C’était le retour éternel et la clarté
Des plages que le vent parcourt d’emblée.


le texte original:
 
PAISAGEM
 
Passavam pelo ar aves repentinas,
O cheiro da terra era fundo e amargo,
E ao longe as cavalgadas do mar largo
Sacudiam na areia as suas crinas.

 
Era o céu azul, o campo verde, a terra escura,
Era a carne das árvores elástica e dura,
Eram as gotas de sangue da resina
E as folhas em que a luz se descombina.
 

Eram os caminhos num ir lento,
Eram as mãos profundas do vento
Era o livre e luminoso chamamento
Da asa dos espaços fugitiva.

 
Eram os pinheirais onde o céu poisa,
Era o peso e era a cor de cada coisa,
A sua quietude, secretamente viva,
E a sua exalação afirmativa.
 

Era a verdade e a força do mar largo,
Cuja voz, quando se quebra, sobe,
Era o regresso sem fim e a claridade
Das praias onde a direito o vento corre.
 

Sophia de Mello Breyner Andresen



lundi 20 avril 2015

Lidia Borges - "Equivoco / equivoque "


Lídia Borges - "Equívoco - équivoque "

Lídia Borges poétesse contemporaine portugaise




(voici ma traduction libre)
Vois comme il fleurit
ponctuellement
le magnolia
en devinant dans ma soif
l'urgence de la couleur.

Je respire
la soie rosée de ses pétales
et c’est de toi que je m’enivre
j’effile le vent dans mes doigts
pour tisser à la hâte
des printemps.

En eux je me promène
main dans la main
avec ton ombre
jusqu'à ce que le magnolia
perde sa dernière pétale
sur le froid sombre du sol
me rappelant
que c’est encore l'hiver.

 texte original:

Vê como floresce
pontualmente
a magnólia
adivinhando na minha sede
a urgência da cor.

Respiro
a seda rósea das suas pétalas
e é de ti que me embriago
desfio o vento nos dedos
para tecer à pressa
primaveras.

E passeio nelas
de mão dada
com a tua sombra
até que a magnólia
perca a derradeira pétala
no frio escuro do chão
lembrando-me
que ainda é Inverno.

(Lídia Borges, 2011)

du site:http://searasdeversos.blogspot.pt/2011_02_01_archive.HTML


mercredi 8 avril 2015

Avelina Noronha - "A ilusao da lua - l'illusion de la lune"



Avelina Noronha, poète contemporaine brésilienne
(avec ma traduction libre)



A ILUSÃO DA LUA / L’ILLUSION DE LA LUNE


La nuit vint doucement
et la lune se leva gracieuse,
allant se mirer, vaniteuse,
dans la mare du chemin.

Elle se trouva vraiment belle,
souriant avec grâce et fierté,
et, de suite dans l’eau en plongeant,
De chimères s’est toute baignée.

Les heures allaient en passant
et les lucioles en clignotant
à la lune pleine de vie,

mais le soleil, cruel, arriva,
lillusion il étouffa
et la lune tomba anéantie.



 texte original:

Veio a noite de mansinho
e a lua surgiu airosa,
indo mirar-se, vaidosa,
na lagoa do caminho.

Achou-se bela deveras,
sorrindo com aire e orgulho,
e, dando n’água um mergulho,
banhou-se toda em quimeras.

As horas foram passando
e os vagalumes piscando
pra lua cheia de vida,

mas o sol, cruel, chegando,
foi a ilusão abafando
e a lua tombou vencida.




http://avelinaminhaspoesias.blogspot.pt/

mercredi 1 avril 2015

Almeida Garrett – « Este inferno de amar / cet enfer d’aimer »



Almeida Garrett (1799 – 1854) écrivain et poète portugais

Este inferno de amar / Cet infer d’aimer
(ma traduction libre du poème)
Cet enfer d’aimer -  comme j’ aime! -
Qui me l’a mis en mon âme ... qui?
Cette flamme qui anime et consomme
Qui est la vie - et que la vie détruit -
Comment s’est-elle allumée,
Quand ai, quand se va-t-elle consumer?

Je ne sais, je ne me souviens pas: le passé,
L'autre vie qu’avant j’ai vécue
C’était un rêve peut-être ...- ce fut un rêve -
Dans quelle paix si sereine je l’ai dormie!
Oh, combien doux était ce rêve ....
Qui est venu, pauvre de moi !, me réveiller?


Je me souviens seulement qu’en une belle journée
Je passais ... le soleil était si lumineux!
Et mes yeux, vagues qui tournoyaient
En ses yeux ardents je les ai posés.
Qu'at-elle fait? Qu’ai-je fait? Je ne le sais;
Mais à cette même heure à vivre j’ai commencé...




Este inferno de amar
Este inferno de amar – como eu amo ! –
Quem mo pôs aqui n’alma... quem foi ?
Esta chama que alenta e consome
Que é a vida – e que a vida destrói –
Como é que se veio a atear,
Quando – ai quando se há-de ela apagar ?
Eu não sei, não me lembra : o passado,
A outra vida que dantes vivi
Era um sonho talvez...- foi un sonho –
Em que paz tão serena a dormi !
Oh !, que doce era aquele sonhar ...
Quem me veio, aí de mim !, despertar?
Só me lembra que um dia formoso
Eu passei... dava o Sol tanta luz !
E os meus olhos, que vagos giravam
Em seus olhos ardentes os pus.
Que fez ela ?, eu que fiz ? – Não no sei ;
Mas nessa hora a viver comecei...

Almeida Garrett
(Folhas Caídas)
 


dimanche 22 mars 2015

Almeida Garrett – “Os cinco sentidos / les cinq sens”


Almeida Garrett  (1799  - 1854)  - romancier et poète portugais


“Os cinco sentidos / les cinq sens
(ma traduction libre en français)
Elles sont belles – je le sais, ces étoiles,
mille couleurs – sublimes ont ces fleurs;
Mais je n’ai pas, mon amour, d’yeux pour elles:
      
Dans toute la nature
      
Je ne vois d’autre beauté
      
Que toi – que toi!

Divine – ah!oui, ainsi sera la voix accordée
Nostalgique – dans le feuillage dense, ombragée
elle será; mais moi du rossignol qui chante
      
Je n’écoute la mélodie
      
Ni je sens une autre harmonie
      Que de toi – de toi!

Respire – dans la brise qu’entre les fleurs circule,
Céleste – encens  de parfum agreste,
Je sais.. je ne sens rien: mon âme n’aspire,
      
Ne comprend, ne saisit

      
Que le doux parfum

      
Qui vient de toi – de toi!

Merveilleux -   sont les fruits savoureux,
C’est un régal – de néctar la grappe:
Et j’ai faim et soif... assoifés
      A
famés mes désirs
      
Le sont...mais de baisers,
      
Rien que de toi – de toi!

Tendre – doit être l’herbe brillante
Du lit – c’est certain dans lequel je m’étends.
Mais qui, près de toi, pourrait
      
Sentir d’autres caresses,
      
Toucher d’autres délices
      
D’autres qu’en toi – en toi!

      
A toi! aie, rien qu’en toi mes sens
      En un seul tous confondus,

      
Sentent, écoutent, respirent;
      En toi, pour toi delirent.

      
En toi ma chance,
      Ma vie en toi,

      
Et quand la mort viendra,
      
Ça sera mourir pour toi.

Le poème original:
São belas - bem o sei, essas estrelas,
Mil cores - divinais têm essas flores;

Mas eu não tenho, amor, olhos para elas:

      Em toda a natureza

      Não vejo outra beleza

      Senão a ti - a ti!


Divina - ai! sim, será a voz que afina

Saudosa - na ramagem densa, umbrosa.

será; mas eu do rouxinol que trina

      Não oiço a melodia,

      Nem sinto outra harmonia

      Senão a ti - a ti!

Respira - n'aura que entre as flores gira,

Celeste - incenso de perfume agreste,

Sei... não sinto: minha alma não aspira,

      Não percebe, não toma

      Senão o doce aroma

      Que vem de ti - de ti!


Formosos - são os pomos saborosos,

É um mimo - de néctar o racimo:

E eu tenho fome e sede... sequiosos,

      Famintos meus desejos

      Estão... mas é de beijos,

      É só de ti - de ti!


Macia - deve a relva luzidia

Do leito - ser por certo em que me deito.

Mas quem, ao pé de ti, quem poderia
      Sentir outras carícias,

      Tocar noutras delícias

      Senão em ti! - em ti!


       A ti! ai, a ti só os meus sentidos

      Todos num confundidos,
      Sentem, ouvem, respiram;

      Em ti, por ti deliram.
      Em ti a minha sorte,

      A minha vida em ti;
      E quando venha a morte,

      Será morrer por ti.

Almeida Garrett, in 'Folhas Caídas'