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vendredi 17 janvier 2020

Manuel Alegre - "Trova do vento que passa / Chanson du vent qui passe"





Manuel Alegre de Melo Duarte, né à Águeda (Portugal) en 1936, est un poète, romancier, et homme politique portugais.

Ayant fait des études à Coimbra, Manuel Alegre devient un auteur engagé contre le régime de la dictature, qui gouvernait le Portugal, et ensuite il est devenu membre du parti socialiste.
Comme l'ont fait de nombreux opposants, Manuel Alegre s'est servi de la poésie comme d'une arme politique et a composé des poèmes qui parlent de l'exil, car il a du se réfugier à l'étranger après avoir refusé de participer à la guerre coloniale.


Quelques-unes de ses poésies ont été interprétées par la chanteuse portugaise Amália Rodrigues sur des musiques d'Alain Oulman,
comme la chanson suivante que je vous invite à écouter (extrait des 4 premières strophes du poème)

"Trova do vento que passa" lindo Poema de Manuel Alegre, e comovente musica de Alain Oulman, e a cantora Amália Rodrigues como sempre...Magistral 
Amália / 
Amália **Trova do Vento que Passa ** Publicado em •16/03/2008
Publié par Américo Pereira 

Trova do vento que passa


Pergunto ao vento que passa
notícias do meu país
e o vento cala a desgraça
o vento nada me diz.

Pergunto aos rios que levam
tanto sonho à flor das águas
e os rios não me sossegam
levam sonhos deixam mágoas.(x2)
Levam sonhos deixam mágoas
ai rios do meu país
minha pátria à flor das águas
para onde vais? Ninguém diz.
Se o verde trevo desfolhas
pede notícias e diz
ao trevo de quatro folhas
que morro por meu país. (x3)
Pergunto à gente que passa
por que vai de olhos no chão.
Silêncio – é tudo o que tem
quem vive na servidão.
Vi florir os verdes ramos
direitos e ao céu voltados.
E a quem gosta de ter amos
vi sempre os ombros curvados.
E o vento não me diz nada
ninguém diz nada de novo.
Vi minha pátria pregada
nos braços em cruz do povo.
Vi meu poema na margem
dos rios que vão pró mar
como quem ama a viagem
mas tem sempre de ficar.
Vi navios a partir
(Portugal à flor das águas)
vi minha trova florir
(verdes folhas verdes mágoas).
Há quem te queira ignorada
e fale pátria em teu nome.
Eu vi-te crucificada
nos braços negros da fome.
E o vento não me diz nada
só o silêncio persiste.
Vi minha pátria parada
à beira de um rio triste.
Ninguém diz nada de novo
se notícias vou pedindo
nas mãos vazias do povo
vi minha pátria florindo.
E a noite cresce por dentro
dos homens do meu país.
Peço notícias ao vento
e o vento nada me diz.
Mas há sempre uma candeia
dentro da própria desgraça
há sempre alguém que semeia
canções no vento que passa.
Mesmo na noite mais triste
em tempo de servidão
há sempre alguém que resiste
há sempre alguém que diz não.
Manuel Alegre
Versão integral do poema escrito em 1963 . A versão musicada  e cantada por Amália é um excerto, com as 4 primeiras quadras.


Et voici ma traduction d'amateur:

Je demande au vent qui passe
des nouvelles de mon pays
et le vent tait la disgrâce
le vent rien ne me dit.


Je demande aux fleuves qui transportent
tant de rêves à la fleur des eaux
et les fleuves ne me tranquilisent pas 
ils emportent les rêves, laissent les chagrins (x2)

Ils emportent les rêves, laissent les angoisses
oh rivières de mon pays
ma patrie à fleur des eaux
où vas-tu ? Personne ne me le dit.


Si le trèfle vert tu défeuilles
demande des nouvelles et dit
au trèfle de quatre feuilles
que je meurs pour mon pays (x3)


Je demande aux gens qui passent
pourquoi ils regardent vers le sol.
Le silence est tout ce qu'ils ont

ceux qui vivent sous l'oppression.

J'ai vu fleurir les vertes branches
rigides et vers le ciel tournés.
Et de ceux qui aiment avoir des maîtres
j'ai toujours vu les épaules voûtées.


Et le vent ne me dit rien
personne ne dit rien de nouveau.
J'ai vu ma patrie clouée
dans les bras en croix du peuple.


J'ai vu mon poème sur la berge
des rivières qui vont vers la mer
comme celui qui aime le voyage
mais qui doit et toujours rester.


J'ai vu des bateaux qui partaient
(le Portugal à fleur des eaux)
j'ai vu ma chanson fleurir
(feuilles vertes verts tourments)



Il y a ceux qui te veulent ignorée
et qui disent patrie en ton nom.
Je t'ai vu crucifiée
dans les bras noirs de la faim.


Et le vent ne me dit rien
seul le silence persiste. 

J'ai vu ma patrie immobile 
au bord d'une rivière triste.

Personne ne dit rien de nouveau 
lorsque je demande des nouvelles 
dans les mains vides du peuple 
j'ai vu ma patrie fleurir.
Et la nuit grandit à l'intérieur
des hommes de mon pays.
Je demande des nouvelles au vent
Et le vent rien me dit.


Il y a toujours une lampe
dans notre propre disgrâce
il y a toujours quelqu'un qui sème
des chansons dans le vent qui passe.


Même dans la nuit la plus triste
en temps de domination 

il y a toujours quelqu'un qui résiste 
il y a toujours quelqu'un qui dit non.