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samedi 22 octobre 2016

Alda Lara - "Testamento / Testament"



Alda Lara  –   poétesse angolaise
(née à Benguela, Angola, le 9 juin 1930, décédee à Cambambe en 1932)

de son nom complet Alda Ferreira Pires Barreto de Lara Albuquerque est née dans une famille bourgeoise et aisée d'Angola, à cette époque colonie portugaise, dans un milieu où règnaient des anciens colons qui se proclamaient de l'esprit libéral de l'école républicaine d'avant la dictature.
source: http://www.lusofoniapoetica.com/artigos/angola/alda-lara/biografia-alda-lara.html


Alda a also suivi une éducation profondément chrétienne dont on retrouve les traits dans ses écrits, et aussi profondément liée à son lieu de naissance.
À Lisbonne, elle fit des études à l'université de médecine et maintient des contacts avec la maison des étudiants de l'empire (Casa dos Estudantes do Império) où étaient envoyés les jeunes des colonies.
La poéside d'Alda Lara est empreinte des valeurs africaines qu'elle entend défendre, et s'attache à la cause politique pour l'émancipation des plus faibles et des opprimés.


Voici ma traduction pour vous aider à comprendre le texte édité plus bas:

Testament

À la prostituée la plus jeune
du plus vieux et sombre quartier
 
je laisse mes boucles, faites
de cristal
  limpide et pur...
Et à cette vierge oubliée
jeune fille sans tendresse,
qui rêve quelque part de légende,
je laisse ma robe blanche,
ma robe blanche de mariée,
toute de dentelle tissée...
Et mon vieux chapelet
je l’offre à cet ami
 
qui ne croit pas en Dieu...
Et
  les livres, mes rosaires
des grains d’une autre souffrance,
ils seront pour les hommes humbles,
qui n’ont jamais apprit à lire.
Quant à mes poèmes les plus fous,
ceux, qui sont
  faits de douleur
sincère et désordonnée...
ceux, qui sont faits d’espoir,
désesperé mais ferme,
je te les laisse à toi,
  mon amour...
Pour que, dans la paix de l’heure,
à laquelle mon âme viendra
de loin embrasser tes yeux,
tu ailles en avançant dans la nuit...
avec des pas faits de lune,
les offrir aux enfants
 
que tu rencontrerás dans chaque rue...

et le texte original:


Testamento

À prostituta mais nova
do bairro mais velho e escuro,
deixo os meus brincos, lavrados
em cristal, límpido e puro...
E àquela virgem esquecida
rapariga sem ternura,
sonhando algures uma lenda,
deixo o meu vestido branco,
o meu vestido de noiva,
todo tecido de renda...
Este meu rosário antigo
ofereço-o àquele amigo
que não acredita em Deus...
E os livros, rosários meus
das contas de outro sofrer,
são para os homens humildes,
que nunca souberam ler.
Quanto aos meus poemas loucos,
esses, que são de dor
sincera e desordenada...
esses, que são de esperança,
desesperada mas firme,
deixo-os a ti, meu amor...
para que, na paz da hora,
em que a minha alma venha
beijar de longe os teus olhos,
vás por essa noite fora...
com passos feitos de lua,
oferecê-los às crianças
que encontrares em cada rua...
Alda Lara

mercredi 12 octobre 2016

Hilda Hilst - " Aflição de ser eu e não ser outra - Angoisse d’etre moi et pas une autre".




Hilda Hilst est une poétesse, écrivain et dramaturge brésilienne née le 21 avril 1930 à Jaú, État de São Paulo, Brésil et morte le 4 février 2004. Ses aïeux étaient d’origine portugaise, mais Hilda adopta le nom de famille de son grand-père paternel, un émigré originaire d’Alsace-Loraine.
e_Transgressao_em_Hilda_Hilst_LOURDINHA_LEITE_BARBOSA.pdf

Hilda Hilst questione la condition de la femme dans la société et dans la structure familiale.

Hilda Hilst - photo du net

Aflição de ser eu e não ser outra /L’Angoisse d’être moi et pas une autre.

d'abord ma traduction libre du poème:


L’Angoisse d’être moi et pas une autre.
L’Angoisse de ne pas être, mon amour, celle
Qui te donna des filles, se maria demoiselle
Et que le soir se prépare et se devine
Objet d’amour, attentive et belle.

L’Angoisse de ne pas être la grande île
Que te retient sans t’exaspérer.
(La nuit tel un fauve s’approche)

L’Angoisse d’être l’eau au milieu de la terre
Et d’avoir le visage perturbé et mobile.

Et en un seul instant multiple et immobile
Ne pas savoir s’il faut partir ou s’il faut t’attendre
L’Angoisse de t’aimer, si cela te perturbe.

Et tout en étant l’eau, mon amour, vouloir être la terre.


Et voici le texte original:

Aflição de ser eu e não ser outra.
Aflição de não ser, amor, aquela
Que muitas filhas te deu, casou donzela
E à noite se prepara e se adivinha
Objeto de amor, atenta e bela.
Aflição de não ser a grande ilha
Que te retém e não te desespera.
(A noite como fera se avizinha)
Aflição de ser água em meio à terra
E ter a face conturbada e móvel.
E a um só tempo múltipla e imóvel
Não saber se se ausenta ou se te espera.
Aflição de te amar, se te comove.
E sendo água, amor, querer ser terra.


Hilda Hilst