Joaquim Maria Machado de Assis (1839 - 1908)
écrivain et poète brésilien
(je vous ai preparé ma traduction libre pour aider ceux qui ne comprennent pas le portugais)Tu vois, ma chérie, brûler l'horizon en flammes?
Au-delà de ces collines
Le soleil s’abaisse et à la terre envoie
Les rayons ultimes;
Le soir, tel une mariée qui s’empourpre,
Il porte sur le visage un voile doux et transparent;
Sur fond bleu l’étoile du couchant
Déjà timide apparaît.
Comme un tendre souffle de la nuit,
Vient le vent en chuchotant,
Il agite les arbres et influe aux feuilles
Le baiser somnolent.
La fleur ajuste le calice: elle attend de bonne heure
La rosée, et pendant ce temps elle exhale le doux arôme;
Du lit de l’orient la nuit se prône;
Comme une ombre austère.
Viens toi, maintenant, ô fille de mes rêves,
Viens, ma chère fleur;
Viens contempler le ciel, page sacrée
Qui invite à lire l’amour;
De ta solitude romp les chaînes;
Descend de ton sombre et muet asile;
Tu trouveras ici l'amour tranquille ...
Qu’ attends-tu? De quoi as-tu peur?
Regarde le temple de Dieu, majestueux et grand;
Dans l’autre extrémité de l’horizon
La lune, telle une lampe, surgit
Et illumine ton visage;
Les bougies brûleront sur l'autel sacré,
Petites étoiles célestes qu’un ange allume;
Regarde comme de baumes elle est parfumée
La couronne des fiançailles.
Elles iront te chercher à mi-chemin
Mes esperances;
Et reviendront avec toi, entrelacées
Dans tes longues tresses;
Cependant, j’ai préparé ton lit à l'ombre
Du citronnier en fleur; j’ai ramassé content
Des feuilles que j’ai répandues sur le sol ardent
En un tapis vert et mou.
Par les vagues du temps extasiés,
Jusqu’à la mort nous irons ;
Dénoués de la barque de la vie
Les rames oubliés.
Fermes, parmi le bruit de la tempête,
Nous profiterons du bien que l’amour enferme,
Nous passerons ainsi du soleil de la terre
Au soleil de l'éternité.
texte original:
NOIVADO
Vês,
querida, o horizonte ardendo em chamas?
Além
desses outeirosVai descambando o sol, e à terra envia
Os raios derradeiros;
A tarde, como noiva que enrubesce,
Traz no rosto um véu mole e transparente;
No fundo azul a estrela do poente
Já tímida aparece.
Como um bafo suavíssimo da noite,
Vem sussurrando o vento,
As árvores agita e imprime às folhas
O beijo sonolento.
A flor ajeita o cálix: cedo espera
O orvalho, e entanto exala o doce aroma;
Do leito do oriente a noite assoma;
Como uma sombra austera.
Vem tu, agora, ó filha de meus sonhos,
Vem, minha flor querida;
Vem contemplar o céu, página santa
Que amor a ler convida;
Da tua solidão rompe as cadeias;
Desce do teu sombrio e mudo asilo;
Encontrarás aqui o amor tranqüilo...
Que esperas? que receias?
Olha o templo de Deus, pomposo e grande;
Lá do horizonte oposto
A lua, como lâmpada, já surge
A alumiar teu rosto;
Os círios vão arder no altar sagrado,
Estrelinhas do céu que um anjo acende;
Olha como de bálsamos rescende
A c'roa do noivado.
Irão buscar-te em meio do caminho
As minhas esperanças;
E voltarão contigo, entrelaçadas
Nas tuas longas tranças;
No entanto eu preparei teu leito à sombra
Do limoeiro em flor; colhi contente
Folhas com que alastrei o solo ardente
De verde e mole alfombra.
Pelas ondas do tempo arrebatados,
Até à morte iremos,
Soltos ao longo do baixel da vida
Os esquecidos remos.
Firmes, entre o fragor da tempestade,
Gozaremos o bem que amor encerra,
Passaremos assim do sol da terra
Ao sol da eternidade.
Joaquim Maria Machado de Assis
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